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18 novembre 2014 2 18 /11 /novembre /2014 08:03

Le communautarisme est de plus en plus présent dans notre société qui prétend pourtant le rejeter. Quelques exemples pour illustrer cette affirmation. Depuis des décennies on crée des quartiers communautaires par la politique d’affectation dans les logements sociaux, créant ainsi des « ghettos » avec des gens à qui la bonne société bien-pensante demande qu’ils s’intègrent, du point de vue de certains qu’ils s’assimilent, tout en les regroupant dans des zones où ils se retrouvent entre ethnies. Injonction paradoxale qui n’échappe aux esprits qui prennent le temps de la réflexion ! C’est également le cas en ce qui concerne la carte scolaire qui permet de regrouper les enfants des bonnes familles dans des écoles choisies et de concentrer les enfants des autres familles, pauvres et d’ethnies d’autres pays dans des établissements dont le prestige et les cursus constituent un handicap pour la promotion sociale. Et il serait possible de multiplier les exemples ! Mais nous clamons toujours haut et fort que nous n’avons rien à voir avec le communautarisme, cette horrible pratique anglo-saxonne. De qui se moque-t-on ?

Le dernier exemple en date c’est celui de Nicolas Sarkozy qui veut renvoyer les homosexuels dans un ghetto communautariste en abrogeant la loi Taubira. Ainsi les homosexuels deviendraient des gens de seconde catégorie, aux droits limités, parce que quelques milliers d’énergumènes criards imposent à l’ex-président de passer sous les fourches caudines d’une pensée réactionnaire qui divisent les gens en catégorie et sous-catégorie du point de vue des droits et de la liberté. On peut raisonnablement penser que le Conseil Constitutionnel s’opposera à une telle manipulation. Mais que l’idée soit portée par un ancien Président de la République est déjà inquiétant pour l’état de notre démocratie. Que ceux qui défendent le communautarisme de fait, l’apartheid pour certaines « sous-catégories » de la population prennent garde à ce qu’ils font. Ils sapent les fondements de la République.

Nous sommes les héritiers des Lumières, de la Révolution Française, de la Résistance au nazisme et au fascisme, de la lutte contre le totalitarisme, ce n’est pas pour aujourd’hui tomber sous la coupe d’individus qui font passer leurs préceptes religieux avant les valeurs républicaines et laïques. Ne tombons pas sous le joug d’intégristes catholiques comme d’autres pays sont sous le joug de fondamentalistes islamiques. Nous devons porter le flambeau que nos parents nous ont légué, de quelque origine qu’ils soient, et qui constituent la lumière de la liberté et du progrès humain. Dans ces temps de crise les clivages politiciens perdent de leur importance, c’est le rapport aux valeurs de notre pays qui doit l’emporter sur toute autre chose.

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14 novembre 2014 5 14 /11 /novembre /2014 07:52

Décidément Jérôme Cahuzac n’était pas un fraudeur solitaire dans la classe politique. Trois parlementaires UMP viennent d’être épinglés par la Haute Autorité à la transparence de la vie publique. La justice est saisie, qu’elle suive son cours. La création récente de cette institution montre son intérêt. Peut-être que Christian Jacob qui se plaît chaque semaine à réclamer la démission d’un ministre ou d’un élu de gauche devrait en faire autant pour certains de ses amis ?

Ce qui est inquiétant dans cette affaire c’est que le fait d’avoir de l’argent en Suisse paraît comme une chose normale. Certes, en soi, ce n’est pas interdit. Mais pourquoi le fait-on ? Certains dépôts dateraient des années 80 quand la gauche est arrivé au pouvoir et que de riches particuliers, dont les parents de nos trois élus UMP, craignaient pour leur argent et redoutaient l’arrivée des chars russes en France ! On a le patriotisme qu’on peut.

Ces fils ont laissé ces comptes au chaud en Suisse, l’un d’eux dit avoir déclaré le sien et payer dessus des impôts en France. La justice validera, ou pas, cela. Mais alors quel est l’intérêt de maintenir ce compte en Suisse ? Le retour de la gauche au pouvoir ? Décidément les mentalités n’évoluent pas beaucoup si c’est la raison qui explique le maintien de ce compte en Suisse. A moins qu’il y ait une autre raison… ? Faisons confiance à la justice.

Autre aspect inquiétant de ces révélations, c’est qu’il y aurait d’autres fraudeurs. Une longue liste serait sur le point d’être publiée. Si c’est le cas, Marine Le Pen a de beaux jours devant elle. D’autant que les responsables politiques de l’UMP réagissent très mollement aux incartades des élus. Pour preuve Jérôme Lavrilleux, qui a démissionné tardivement de l’UMP, reste élu européen dans le groupe UMP et fait même partie de la délégation officielle de ce mouvement. Comme quoi Christian Jacob devrait faire le ménage chez lui avant de donner des leçons de morale devant les caméras et les micros.

Il est plus que temps de rompre avec ces pratiques, de débarrasser la classe politique de ces profiteurs qui pensent à leur intérêt avant de penser à l’intérêt général. Ils devraient être exemplaires en tant qu’élus du peuple chargés de voter les lois. Une réforme constitutionnelle s’impose, en profondeur, avec une application stricte du non cumul de mandats, un contrôle fiscal a priori pour tous les candidats à un poste parlementaire et ministériel, et des sanctions renforcées pour redonner à la démocratie éthique et exemplarité.

Ces décisions seraient la meilleure arme contre le populisme qui nous menace. Le populisme ne vise pas à renforcer la démocratie mais à la dominer, à la rendre impuissante. Partout où le populisme est présent, les régimes autoritaires et dictatoriaux sont là. La démocratie est malade, il faut la soigner, pas la supprimer. Les démocrates de tous bords devraient au moins s’unir pour cela.

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 09:04

Au lendemain de la commémoration du 11 Novembre, il n’est pas inutile de réfléchir à l’état du monde du point de vue de la guerre et de la paix. Nous voyons bien que nos sociétés sont en crise, et pas seulement une crise économique, une crise globale qui fait douter de l’avenir, et parfois regretter le passé. Aucun pays, aucune partie du monde n’échappent à ce phénomène.

En Europe les économies stagnent face aux excès de la financiarisation, et devant les craintes que suscite la mondialisation vécue comme une perte de souveraineté, comme si l’horizon des européens se limitait aux limites de leurs frontières actuelles ou anciennes. Il s’ensuit un repli sur soi, et la désignation de l’étranger comme bouc émissaire facile pour exorciser nos peurs. C’est un dramatique retour en arrière, aux années noires du fascisme et du nazisme, qui condamne l’Europe à se mettre aux abonnés absents dans ce qui se joue au niveau mondial pour l’avenir de l’humanité.

Au Proche-Orient Israël a repris les constructions à Jérusalem, dans la partie arabe de cette ville, avec le soutien des religieux extrémistes qui vont faire de la provocation envers les musulmans, de façon à créer un chaos favorable à la répression. Il arrive ce qui devait arriver, des attentats palestiniens contre des israéliens, et une réponse militaire qui se prépare. Pendant ce temps les mêmes causes ravisent les tensions entre Fatah et Hamas. Une fois de plus, le même scénario se produit qui débouche sur la violence, le terrorisme, ruinant ainsi tout processus de paix. Les faucons des deux camps gagnent encore une fois la partie.

Aux portes de l’Europe la Russie joue avec les nerfs des ukrainiens, dans une volonté d’affaiblir Kiev et de s’assurer une zone d’instabilité politique légitimant de fait l’annexion de la Crimée en empêchant l’Ukraine de se mobiliser pour remettre en cause l’annexion de ce territoire. Devant la faiblesse de l’Europe, qui n’est que l’addition de pays aux intérêts contradictoires, la Russie aspire à faire le lien entre l’Europe et l’Asie, et à jouer demain le rôle de puissance d’équilibre entre ces deux entités géographiques et politiques, aspirant être le leader de ces deux parties du monde. Le grand perdant dans ce jeu ce sera la démocratie, car la Russie imposera son mode de fonctionnement : pouvoir personnel autoritaire et rejet des contre-pouvoirs. Cela satisfait ici tous les bonapartistes en herbe et les adorateurs d’un état autoritaire, mais pas les démocrates ni les républicains.

Pendant ce temps, la Chine continue sa progression économique et politique. Elle annonce pouvoir construire une industrie aéronautique qui va concurrencer Airbus et Boeing dans la décennie à venir, alors que se développe une industrie automobile. Des secteurs économiques entiers vont basculer d’un continent à l’autre, accentuant un bouleversement déjà perceptible, et contre lequel l’Europe ne se donne pas les moyens d’agir, ni les USA qui opèrent un repli sur soi en regardant plus du côté du Pacifique et de l’Amérique du Sud que du côté de l’Europe. Il faut dire que nous avons tout fait pour cela.

Et il serait possible de continuer à énumérer les bouleversements du monde qui se produisent sous nos yeux. Ces bouleversements en soi ne choquent pas. Ils sont dans la continuité de l’évolution du monde. Ce qui pose problème c’est qu’ils sont menés par des pays et des pratiques politiques qui remettent en cause ce que nous considérions comme des acquis irréversibles : la démocratie, c’est-à-dire le vote libre et l’existence de contre-pouvoirs, la liberté d’expression et de création, la liberté individuelle et collective, la laïcité qui est le respect de toutes les religions et la neutralité de l’Etat.

Même chez au plus profond de notre société le ver est dans le fruit. Quand on entend les propos tenus par des personnes qui se veulent aussi différentes que Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon, qui réclament un pouvoir autoritaire, un repli sur soi, et un retour au passé, qui pour renouer avec la « gloire » d’un temps que l’on pensait révolu, qui pour renouer avec des valeurs qu’on voudrait intangibles. Les partis de gouvernement ont sali l’image de la démocratie par goût du pouvoir, de l’argent, en dénaturant ce système par une mainmise clientéliste et clanique fruit du cumul et de l’accaparement par une caste de l’accès au pouvoir.

Oui, notre monde est malade, à une croisée des chemins. Et le mal est profond. Non la solution ne viendra pas des pratiques politiques actuelles qui ont laissé la financiarisation prendre le pouvoir dans le monde, se contentant des miettes pour prolonger un système corrompu et usurpateur. Allons-nous assister sans réagir à ce processus de désagrégation d’un système qui a sauvé le monde du chaos il y a quelques décennies ? Devrons-nous connaître un nouveau chaos pour que resurgisse un nouveau système qui donne sa chance à l’être humain de vivre en paix avec lui-même et avec son environnement ? Pouvons-nous faire l’économie d’un nouveau chaos ? Je n’ai pas de réponse aujourd’hui à ces questions tant le monde est malade de lui-même. Ce que je sais c’est que seuls les êtres humains pourront retrouver le chemin de l’humanisme, mais pour cela il faudrait que l’être humain se révolte contre l’absurdité qui étouffe la raison.

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 08:01

L’intervention de François Hollande hier à la télévision, face aux français, du moins à quatre d’entre eux, laisse un goût de déjà vu et une impression d’inachevé. Ce « show » médiatique n’est en effet pas nouveau, même si il a été réduit à un format plus concentré sur quelques thèmes, moins fourre-tout donc. Inachevé, parce que l’impression que j’en tire est mitigée, entre un souci de pédagogie sur sa politique et de franchise sur sa vie privée, et le sentiment d’être frustré sur une vision d’ensemble précisant où on va et pourquoi.

C’est bien là tout le problème de la présidence de François Hollande jusqu’à aujourd’hui, et qui aura du mal à se modifier. Les commentateurs politiques ne se sont pas privés après l’exercice présidentiel de porter des jugements négatifs, oubliant même au passage, comme Mickaël Darmon sur itélé les propositions faites par le Président pour mieux dire tout le mal qu’il pensait de la prestation. Mais il ne faut pas compter sur les commentateurs politiques pour déceler ce qu’il peut y avoir de nouveau dans un discours politique, tant ils sont manipulés par des bruits de couloir, des pseudos confidences de proches de tel ou tel. Bref ils sont coupés du monde réel, victimes d’un monde clos duquel ils sont incapables de sortir. Et puis, pour faire de l’audimat aujourd’hui il faut dire du mal de Hollande, sinon la concurrence va passer devant. Les commentaires à chaud sont donc sans intérêt. Ceux à froid le seront-ils plus, avec de l’analyse et non du sentiment ? A voir dans quelques jours.

Sur la forme, le questionnement d’ouverture a pris trop de place et de temps. L’objectif recherché était de rétablir l’image tant écornée d’un homme qui a été victime des effets de la poepolisation de la vie politique. Objectif atteint ? Peut-être, mais qui pouvait douter qu’il y avait un homme derrière la fonction ? Ensuite les 4 français qui nous représentaient ont été précis dans leurs questions, plutôt à l’aise, mais le temps laissé pour échanger avec le Président était trop court pour que puisse s’établir un véritable dialogue. Cette séquence servait en fait à faire des annonces, ce que le Président a bien fait. Enfin l’entretien avec Yves Calvi était d’une nullité sans nom, tant on n’avait pas l’impression qu’il y avait un journaliste mais plutôt le client du bistrot du coin. Dans ce cas il aurait mieux valu faire venir effectivement le client du bistrot du coin, cela aurait probablement été plus intéressant. Que cherchait à savoir Yves Calvi ? Malin qui sait, car même lui aura je pense du mal à le préciser.

Sur le fond, des annonces, des promesses –il n’a pas compris que sur ce plan il était grillé- et une posture qui créé de l’empathie. Il manque, et c’est depuis le début de son mandat qu’il y a cette absence, une vision d’ensemble, de mettre des mots sur sa politique qui en donne le sens et la compréhension. Pourquoi ne pas dire clairement aux Français qu'il faut réformer la France pour s’adapter au monde et donner des garanties que cela ne se fera pas au détriment des valeurs fondamentales de notre pays ? Pourquoi ne pas le dire en effet parce que c’est ce qu’il fait. L’immense majorité des Français peut comprendre cela quand ils voient que nos voisins européens ont fait cet effort d’adaptation. C’est le seul moyen pour que notre pays puisse à nouveau peser dans le monde et en Europe pour ce qu’il est, ce qu’il représente.

Jamais une intervention télévisée n’a bouleversé les choses dans la reconnaissance d’un homme, d’une politique. Mais c’est peut-être un bout de chemin nouveau vers une perception plus juste par les français de ce qui est en jeu dans ce mandat. Aujourd’hui il ne s’agit pas d’être pour ou contre François Hollande, il est là pour encore deux ans et demi, mais de savoir si la politique mise en œuvre va dans le bon sens ou pas. Pour ma part, globalement , même si je suis très critique sur tel ou tel aspect, comme ceux qui me lisent régulièrement le savent, je considère que les choses vont plutôt dans le bon sens, mais pas assez vite, pas assez loin sur beaucoup de points.

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 08:31

En démocratie l’électeur est roi, et il doit le rester. Aucun sondage, aucune campagne médiatique aussi bien orchestrée soit-elle ne peut, et ne doit retirer à l’électeur son bulletin de vote. Les appels qui se multiplient, de manière bruyante ne sont en rien une expression de la démocratie, tout juste peut-on y voir une impatience politicienne pour certains, ou un désir de vendre du papier ou de faire monter l’audimat pour d’autres.

Cette problématique n’est pas seulement vraie pour la France, elle concerne toutes les démocraties. Même si en France elle prend une ampleur particulière parce que notre pays est rétif aux réformes. Nous avons une tradition révolutionnaire, pas vraiment une tradition réformiste. C’est pourtant cette tradition réformiste qu’il faut gagner pour asseoir véritablement notre démocratie, faisant ainsi s’éloigner toute tentation de putsch politicien, toute aventure d’un « César » qui règlerait tous les problèmes à notre place.

Les peuples ont la mémoire courte et le vengeance tenace, particulièrement ici. Le sentiment d’avoir été leurré par François Hollande est répandu, et avec raison, parce qu’il n’a pas expliqué pourquoi il y a un décalage entre ses discours de campagne et sa (ses ?) politique(s) mis(es) en œuvre. Tant qu’il n’aura pas justifié pourquoi ce décalage et vers quoi il entend mener le pays, il restera rejeté par une large majorité de français, y compris de gauche et sympathisants du PS.

Cette explication est d’autant plus nécessaire qu’il n’existe pas une vraie alternative à la politique suivie aujourd’hui. La tentation populiste trouve des racines aussi bien à droite qu’à gauche, et Marine Le Pen qui a le vent en poupe, ne se prive pas de noter publiquement les points de convergence entre son programme et celui de Jean Luc Mélenchon, tout comme Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT découvre, avec horreur certes, que ses militants n’ont rien à redire au contenu des tracts diffusés par le FN auprès des salariés.

Ce qui est certain c’est qu’aucune alternative crédible ne pourra se construire sur la nostalgie du passé et la défense d’avantages corporatistes contre l’intérêt général. Le refus de voir la réalité du monde, le nouveau paradigme issu de la globalisation, l’urgence de plus d’Europe, tout cela ne mène à rien, sinon à la catastrophe politique, économique et sociale.

Des réformes profondes doivent être poursuivies sur certains points (économie, vie politique, fiscalité,…), engagées sur d’autres (poids du corporatisme, dialogue social, progrès sociétal, transition écologique,…) au risque de voir notre pays incapable de jouer son rôle en Europe et dans le monde. La réforme n’est pas populaire, mais elle est incontournable pour que notre pays retrouve une capacité de développement et de justice sociale.

Il revient au Président Hollande de mener ce processus de réforme dans sa globalité et jusqu’au bout.

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 08:15

Le moindre fait divers devient un évènement extraordinaire grâce à la loupe médiatique qui a besoin de thèmes renouvelés pour continuer à faire croire que les médias sont le reflet du monde. Ils n’en sont pas le reflet, mais simplement la déformation hideuse. Entre Hyde et Jekyll la plupart des médias ont choisi ! Heureusement que dans cette course à l’échalote de la médiocrité et de la bassesse, il y a parfois de bonnes nouvelles, reléguées certes au fin fond des pages où se retrouvent les dépêches sans commentaire, parce qu’il faut quand même remplir toutes les pages.

Ainsi on apprend que le journal d’extrême droite Minute a été condamné pour sa une comparant Christiane Taubira à un singe. Minute, ce journal de la pensée étroite et raciste aura peut-être du mal à se remettre de cette déconvenue judiciaire, d’autant que le magazine Valeurs Actuelles le talonne sur l’immonde et la mauvaise foi. Il est vrai que Le Figaro reste en terme de lectorat le premier sur ce créneau, jouant avec finesse et subtilité sur le même registre tout en se donnant l’apparence d’un journal sérieux.

La télévision et la radio ne sont pas exempts de critique. Un exemple, la multiplication des « sondages » auprès des auditeurs et téléspectateurs dont on ne connaît pas le nombre de participants, donnant l’impression derrière des pourcentages de refléter une opinion significative. Ces « sondages » se multiplient sans que le CSA n’intervienne pour qu’au moins le nombre de participants soit donné, car 80% sur tel point de vue s’il s’agit de 50 participants ou de 5000 cela n’a pas la même valeur, même si on est loin des critères stricts de représentation des catégories sociales qui sont imposés pour tout sondage.

C’est ainsi que se développe le populisme, cette théorie qui veut que les idées reçues présentées comme dominantes dans ces fameux « sondages » s’imposent dans le débat politique et dans la décision finale. On faisant ainsi on fait courir un risque grave à la démocratie, ce système qui n’est pas l’expression d’une humeur, ou le résultat d’un « sondage », mais un processus de concertation et de compromis. C’est le meilleur vecteur du vivre ensemble dont tout le monde se réclame, beaucoup pour mieux le contester.

Le populisme c’est l’amorce d’un régime autoritaire, c’est le retour de la violence pour régler les contentieux, c’est la fin du respect du contre-pouvoir et de l’alternative démocratique, c’est enfin le rejet de l’humanisme au profit de la politique du bouc émissaire. C’est ce scénario catastrophe qui s’annonce, le remake du régime de Vichy tant vanté par Éric Zemmour, des régimes autoritaires tant cités en exemple par Jean Luc Mélenchon.

L’époque est cruciale pour l’avenir de notre société, de notre monde. Au-delà des divergences idéologiques, il y a avec la globalisation de la perte de sens chez beaucoup de citoyens, et certains politiques surfent sur cela pour empêcher toute évolution, toute adaptation. Une espèce qui ne s’adapte pas meurt. Le retour au fascisme « ordinaire » ou à la lutte de classes comme grille de lecture du monde, tout cela porte le refus du progrès humain comme moteur de l’Histoire et marquerait le début d’une période obscure pour l’espèce humaine.

Est-ce ce que nous voulons ? Si ce n’est pas le cas battons-nous pour corriger les défauts du système démocratique, pas pour sa disparition. Ne jetons pas l’eau du bain avec le bébé.

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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 07:08

Ce barrage surdimensionné pour quelques dizaines d’agriculteurs valait-il un mort ? Bien sûr que non. Un mort au moment où sort un rapport d’experts qui globalement donne raison aux opposants. Pourquoi cet entêtement du Conseil Général à faire ce projet coûte que coûte ? A qui profite le « crime » ? La mort de cet homme doit au moins servir à se poser des questions sur l’utilité réelle de ce projet, et de voir s’il n’y a pas d’autres solutions pour résoudre les problèmes d’irrigation de quelques agriculteurs.

On sait le poids social et politique de la FNSEA qui depuis des décennies impose à tous les gouvernements des choix politiques qui ne font qu’enfoncer l’agriculture dans un modèle économique qui est aujourd’hui une impasse, car ne correspondant plus à l’évolution du monde, d’où la nécessité de développer un réseau de proximité parallèlement à l’agriculture intensive. La politique imposée par la FNSEA coûte cher aux contribuables français et à l’Europe, sans pour autant que cela ne débouche sur une solution économique pérenne pour les agriculteurs.

Cette course à l’échalote de la FNSEA vers plus de gigantisme, plus de productivité, plus d’industrialisation doit être mise en question sans tarder, au risque sinon de finir de ruiner une grande partie des agriculteurs qui n’en peuvent plus de devoir développer une modèle économique qui n’arrivera jamais à concurrencer l’agro-industrie des pays émergents, et celle naissante d’Afrique. Toujours plus de productivité c’est toujours plus de fragilité et d’instabilité dans un monde en pleine évolution.

Le gouvernement doit siffler la fin de ce jeu vers plus, toujours plus, pour discuter avec les organisations professionnelles, toutes les organisations professionnelles, du visage de l’agriculture de notre siècle et du prochain. Les agriculteurs eux-mêmes doivent le souhaiter, qui vivent en permanence des subventions publiques françaises et européennes, ce qui en fait, de fait, des fonctionnaires avant d’être des agriculteurs.

La mort tragique de Rémi Fraysse peut être le signal pour que démarre un processus de réflexion, loin des actions violentes de quelques opposants qui font rimer contestation et violence, loin des actions violente aussi d’agriculteurs qui n’ont que cela comme réponse à leur situation dramatique. La violence d’un côté comme de l’autre est le signe du désespoir, mais le désespoir exprimé par la violence n’est pas porteur de solution, car la violence ne fait que reporter la solution à plus tard. Et cela fait trop longtemps que la solution est reportée.

Certains s’accommodent de cette situation. La FNSEA qui maintient ainsi son emprise sur le monde agricole. Les élus qui trouvent dans le monde agricole un réservoir de voix dans une logique donnant/donnant, je te laisse faire sans rien dire et tu votes pour moi. Mais cette situation n’est pas digne d’une démocratie moderne. Il faut ouvrir un cycle vertueux. C’est au gouvernement d’œuvrer dans ce sens, et d’ouvrir par exemple un « grenelle » de l’agriculture.

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 07:47

Le constat ne manque pas d’intérêt. Quand c’est un élu de droite qui est suspecté de fraude, de triche ou de quelque malversation, on constate une certaine mansuétude dans les propos de ses amis politiques comme dans ceux de nombreux médias. Alors que quand c’est un élu de gauche qui est en cause, c’est le tir à vue sans même attendre des explications. Ces mêmes élus de gauche partent d’eux-mêmes ou sont prestement poussés par leurs amis, tandis qu’à droite, présomption d’innocence oblige, les mis en cause restent avec postes et fonctions, salaires et avantages.

On pourra me dire que je suis de mauvaise foi, de parti pris. Reprenez alors toutes les affaires de ces dernières années et vous verrez ce qu’il en est. Ce qui est positif dans toutes ces affaires qui sortent dans les médias ces derniers temps, et elles sont nombreuses, c’est que les dispositions décidées par le gouvernement suite en particulier au scandale Cahuzac, sont efficaces. Il faudra peut-être un peu de temps pour nettoyer les écuries d’Augias mais, sans conteste, une nouvelle pratique de la politique et de nouveaux comportements sortiront de cette période de transparence mise en œuvre.

Beaucoup, surtout chez les populistes de droite et de gauche en profitent pour dire que notre démocratie est vérolée. Je ne pense pas qu’elle le soit plus qu’hier, ce qui change c’est que la transparence s’applique alors qu’hier c’était l’opacité la plus totale. C’est donc plutôt un bon point pour la démocratie. Dans les régimes autoritaires c’est sûr que les choses sont étouffées et réglées en coulisse. C’est bien la preuve de la suprématie de la démocratie sur tous les autres systèmes.

Mais il faut aller plus loin maintenant. Outre la mise en œuvre du non cumul, il faut imposer à tout candidat à une élection de se procurer une attestation fiscale, à charge aux services fiscaux ensuite de faire un contrôle systématique avec les déclarations faites par l’élu. On va réduire ainsi de manière drastique le nombre de fraudeurs, de profiteurs, et de tricheurs. Dernière mesure à mettre en œuvre. Toute suspicion de délit entraînant la mise en œuvre d’une procédure judiciaire, d’ordre fiscal ou autre, doit amener la suspension du mandat de l’élu, et des avantages liés au mandat, jusqu’à décision de justice. En cas de condamnation ce doit être une démission demandée ou imposée si elle n’est pas volontaire. En cas d’innocence reconnue, l’élu retrouve automatiquement son mandat, et les avantages liés.

Cette disposition, avec le non cumul devrait assainir de manière radicale et rapide les mœurs politiques. La démocratie mérite bien cette réforme.

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 07:02

Pendant que la droite n’en finit pas de se chercher un leader, la gauche est traversée par un débat de fond sur ce qu’est être de gauche aujourd’hui. Débat qui ne manque pas d’intérêt. Il était temps que la gauche fasse le point sur ce qu’elle est aujourd’hui entre un PC qui vivote grâce à des accords électoraux avec le PS, tout comme le PRG, des Verts qui crachent dans la soupe, et un PS qui n’a plus de sens tant les dissensions et les désaccords sont grands à l’intérieur . Le PS a tenté jusqu’au bout de se convaincre d’une cohérence idéologique qui vole en éclat à chaque fois qu’elle est au pouvoir, et d’une unité qui n’a même plus de façade, l’aventure des frondeurs en est le meilleur exemple.

Il y a bien deux lignes qui se démarquent, l’une qui veut absolument conserver les choix idéologiques d’hier comme recette pour aujourd’hui, l’autre qui veut prendre acte du monde tel qu’il est et qui veut adapter les réponse pour aujourd’hui à cette réalité, sans pour autant remettre en cause la filiation historique et les valeurs. Il apparaît aujourd’hui que ces deux lignes ne peuvent cohabiter dans le même ensemble. PC, Parti de Gauche, frondeurs et une majorité de Verts forment un groupe cohérent au plan idéologique, dans la lignée de Marx et de Keynes, qui pourrait se formaliser si les susceptibilités personnelles peuvent être surmontées. Mais on a l’exemple tout récent des difficultés de cohabitation entre le PC et le PG, et les batailles sournoises de leadership dans le groupe des frondeurs, qui amènent à considérer que le regroupement est loin d’être fait.

Manuel Valls appelle à une Maison commune des progressistes, sous une forme encore à définir, qui pourrait regrouper à gauche les réformistes et les pragmatiques, celles et ceux au PS, au PRG, chez les Verts, au Centre, et dans la société civile sous toutes ses formes, qui entendent transformer la société française pour la mettre en capacité de répondre aux défis de la période. Cela sans renier le modèle français mais au contraire lui permettre de se renouveler pour mieux se perpétuer. Les frondeurs ont au moins ce mérite, celui d’avoir provoqué ce débat de fond qui n’a pu être débattu et résolu ces dernières décennies, ni dans aucun congrès, ni dans l’action au quotidien, que la gauche soit au pouvoir ou dans l’opposition. Ce débat est une bonne chose, il doit être mené jusqu’au bout.

C’est un débat de fond qui ne peut se résumer aux postures des uns et des autres, aux petites phrases pour journalistes en recherche de scoop, ni aux anathèmes. Les crispations idéologiques souvent fruits d’une pensée sectaire ne peuvent servir de levier pour mener ce débat de fond. La société entière doit en être partie prenante, parce que ce débat doit pouvoir déboucher sur une recomposition politique qui seule pourra donner du sens à une éventuelle VI République. Je suis satisfait que ce débat s’ouvre enfin publiquement parce que mon engagement militant à gauche qui date des années 70 a toujours été traversé par le désir du renouvellement des idées et des pratiques politiques, en particulier auprès de Michel Rocard et de Jacques Delors. Entre ceux qui choisissent l’invulnérabilité des idées, comme un dogme, et ceux qui considèrent que les idées sont au service d’objectifs et doivent tenir compte du monde environnant, j’ai choisi depuis longtemps mon camp.

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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 07:42

Quelques jours après l’intervention tonitruante de Martine Aubry dans le débat politique à gauche, elle suscite encore des commentaires nombreux dans les médias. Les frondeurs du PS se réjouissent de cette intervention. Il manquait à ce groupe un leader, ils l’ont… si tant est que Martine Aubry soit désireuse de jouer ce rôle ? Il manquait une voix forte pour proposer une alternative à la politique suivie par le gouvernement Valls, elle se fait entendre maintenant.

Mais quelle est la signification profonde de cette intervention ? Je ne pense pas que ce soit l’expression d’une volonté de s’opposer frontalement au gouvernement et au Président de la République. Il me semble plutôt que Martine Aubry veut prendre date seulement pour un avenir de la gauche qui lui semble incertain. Car sur le fond, vous m’excuserez, mais il n’y a pas l’ombre d’une politique alternative, on est dans les queues de cerises, des propositions de bouts de chandelles qui sont des ajustements, des correctifs, qui n’ont nullement l’apparence d’une alternative globale. Un regard de plus sur le passé qui fait montre d’une incapacité à préparer l’avenir de la gauche, du pays.

Il n’y a pas de véritable alternative à la politique mise en œuvre par le gouvernement, sinon celle du FN popularisée avec le succès que l’on sait par les Zemmour et autres Ménard, en passant par une bonne partie des responsables UMP qui ne pensent pouvoir exister que dans l’ombre des idées d’extrême droite, et qui sèment à profusion le venin du repli sur soi, du nationalisme, de la haine et du racisme déguisé en bon sens qui se voudrait populaire, ce qui est une insulte au peuple français et à son histoire. Le populisme est le cache sexe de tous les pouvoirs autoritaires, c’est pour cela d’ailleurs qu’on le trouve aussi bien à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche.

Martine Aubry n’a pas fait le choix du bon moment pour son intervention. Trop tard ou trop tôt. Elle a été mal conseillée. Si on est du débat interne au PS, comme elle le déclare, on débat dans les instances, et à La Rochelle par exemple. Si on a le projet de jouer un rôle de premier plan dans la recomposition à gauche, on le dit en tant que telle, sans déclarer, comme elle l’a fait, qu’on ne vise aucune responsabilité. Mais peut-être se rend elle compte qu’elle n’a pas le contenu politique dans les idées pour avoir une telle ambition. La gauche a besoin de se réformer, comme la France, et ce n’est pas en ressortant du tiroir les recettes d’hier qu’on va créer les conditions pour lancer une dynamique économique et sociale.

On peut rêver du retour de la gauche plurielle mais l’histoire a tranché. Ce retour prend les allures d’un retour perdant, comme ceux de Jean Luc Mélenchon qui n’en finit pas de resurgir avec une nouvelle idée, dans l’espoir d’avoir enfin le destin qui doit être le sien, selon lui. Toutes ces vaines tentatives vont se perdre dans la nuit des temps parce que la période que nous vivons est une période de profonde mutation, au niveau mondial, et cela nous concerne donc, que l’on soit d’accord ou pas. On peut s’accrocher aux vieilles lubies qui ont fait l’histoire hier, mais qui ne peuvent faire celle de demain, ni même celle d’aujourd’hui.

Il ne s’agit pas de brûler ce qu’on a adoré, il s’agit d’adapter les réponses à la période, en tenant compte donc de l’évolution du monde et des peuples. L’histoire n’est pas la copie du passé ad vitam aeternam, mais la capacité à s’adapter aux réalités pour surmonter les difficultés. C’est Zemmour qui voudrait aujourd’hui retrouver le régime honteux de Vichy et le temps du pétainisme. Martine Aubry, si elle veut jouer un rôle pour le pays, doit revoir sa copie, dans la forme et dans le fond. Elle a les qualités d’une femme d’Etat, qu’elle ne se perde pas dans les méandres de la politique politicienne à courte vue.

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