Le communautarisme est de plus en plus présent dans notre société qui prétend pourtant le rejeter. Quelques exemples pour illustrer cette affirmation. Depuis des décennies on crée des quartiers communautaires par la politique d’affectation dans les logements sociaux, créant ainsi des « ghettos » avec des gens à qui la bonne société bien-pensante demande qu’ils s’intègrent, du point de vue de certains qu’ils s’assimilent, tout en les regroupant dans des zones où ils se retrouvent entre ethnies. Injonction paradoxale qui n’échappe aux esprits qui prennent le temps de la réflexion ! C’est également le cas en ce qui concerne la carte scolaire qui permet de regrouper les enfants des bonnes familles dans des écoles choisies et de concentrer les enfants des autres familles, pauvres et d’ethnies d’autres pays dans des établissements dont le prestige et les cursus constituent un handicap pour la promotion sociale. Et il serait possible de multiplier les exemples ! Mais nous clamons toujours haut et fort que nous n’avons rien à voir avec le communautarisme, cette horrible pratique anglo-saxonne. De qui se moque-t-on ?
Le dernier exemple en date c’est celui de Nicolas Sarkozy qui veut renvoyer les homosexuels dans un ghetto communautariste en abrogeant la loi Taubira. Ainsi les homosexuels deviendraient des gens de seconde catégorie, aux droits limités, parce que quelques milliers d’énergumènes criards imposent à l’ex-président de passer sous les fourches caudines d’une pensée réactionnaire qui divisent les gens en catégorie et sous-catégorie du point de vue des droits et de la liberté. On peut raisonnablement penser que le Conseil Constitutionnel s’opposera à une telle manipulation. Mais que l’idée soit portée par un ancien Président de la République est déjà inquiétant pour l’état de notre démocratie. Que ceux qui défendent le communautarisme de fait, l’apartheid pour certaines « sous-catégories » de la population prennent garde à ce qu’ils font. Ils sapent les fondements de la République.
Nous sommes les héritiers des Lumières, de la Révolution Française, de la Résistance au nazisme et au fascisme, de la lutte contre le totalitarisme, ce n’est pas pour aujourd’hui tomber sous la coupe d’individus qui font passer leurs préceptes religieux avant les valeurs républicaines et laïques. Ne tombons pas sous le joug d’intégristes catholiques comme d’autres pays sont sous le joug de fondamentalistes islamiques. Nous devons porter le flambeau que nos parents nous ont légué, de quelque origine qu’ils soient, et qui constituent la lumière de la liberté et du progrès humain. Dans ces temps de crise les clivages politiciens perdent de leur importance, c’est le rapport aux valeurs de notre pays qui doit l’emporter sur toute autre chose.