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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 08:35

Bonjour,

J'abandonne overblog qui me cause des soucis dans la mise en page. Vous pourrez me retrouver sur michel66000.blogspot.fr

Bonne journée à toutes et tous.

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5 octobre 2015 1 05 /10 /octobre /2015 07:21

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur une partie de la Côte d’Azur ont fait de nombreuses victimes. L’alerte orange était déclenchée depuis plusieurs heures, mais les météorologistes n’ont pas eu le temps de déclencher l’alerte rouge tant l’intensité s’est soudainement déclarée sur une zone réduite. Les images impressionnantes, les témoignages attestent de la rapidité de la montée des eaux.

C’est aujourd’hui un décor de désolation que nous pouvons voir sur les photos et les images. Nous pensons à celles et ceux qui ont perdu un proche, à celles et ceux qui ont vu leurs biens anéantis en quelques minutes. Et dans ce moment-là, il faut encourager la solidarité et le réconfort afin d’atténuer les peines, de réparer les dégâts le plus rapidement possible.

Mais dans ce moment-là aussi se font jour des comportements particulièrement déplacés. Ceux de certains médias qui cherchent un coupable (tel Jean Jacques Bourdin sur RMC), ceux de responsables politiques, tel Eric Ciotti qui déclarait dès hier que les services locaux avaient fait tout leur possible, mais qu’au niveau de l’Etat ce n’était pas ça ! Les faits et les témoignages sur place démontrent le contraire. Il en rajoutait en disant qu’il aurait fallu déclencher l’alerte rouge et que les constructions urbaines étaient dans des zones inondables.

Concernant l’alerte rouge il faut raison garder. D’abord on a vu précédemment que le déclenchement d’alerte rouge qui ne débouchait sur une catastrophe naturelle était dénoncé comme un principe de précaution inutile ! Chacun sait, sauf Eric Ciotti, que la météo n’est pas une science exacte. Chacun sait, sauf Eric Ciotti, que l’alerte orange déclenchée est une invitation à la prudence.

Certaines personnes ont voulu récupérer leur voiture dans des parkings souterrains qui se sont transformés en cimetières du fait de la montée très rapide des eaux. L’alerte rouge aurait-elle empêché ce réflexe ? Il n’est pas possible de se retrancher derrière l’Etat pour justifier le manque de responsabilité individuelle. Le réflexe de vouloir sauver ses biens est un réflexe naturel, mais les conséquences éventuelles ne sont pas imputables à l’Etat.

Concernant les constructions en zones inondables. Il me semble que ce sont les élus locaux qui accordent les permis de construire, même s’ils se font aider parfois par les services de l’Etat. L’urbanisation des côtes est un fléau dont les conséquences vont s’aggraver au fur et à mesure du réchauffement climatique et des conséquences que cela va engendrer. Ce qui est sûr c’est que les normes d’hier pour les constructions ne sont plus adaptées aux réalités climatiques d’aujourd’hui.

Mais dénoncer cela n’était pas suffisant pour Eric Ciotti, il a parlé de pillage de masse dans les magasins. Et chacun pouvait imaginer des bandes dévalées les rues en saccageant tout sur leur passage. Les faits sont d’une nature bien moindre. Il y a eu quelques vols dans quelques magasins, et la plupart des voleurs ont été interpellés. Pourquoi un tel message envoyé à la France et au monde par un élu de la République ?

J’ai été un instant très étonné de voir Eric Ciotti accaparer tous les médias pour porter ses messages de félicitations aux secours locaux et de critiques contre l’Etat et ses services, et parler de pillage de masse, et je me suis souvenu alors qu’il était candidat du parti « Les républicains » pour les élections Régionales. A un moment de douleur collective il tente de faire de cette catastrophe une opération politicienne du plus mauvais goût. Honte à lui de se servir de cette catastrophe et des morts pour assouvir sa soif de pouvoir.

Je ne veux penser qu’aux victimes, aux familles, aux êtres touchés dans leur chair, dans leurs biens, et applaudir à la solidarité qui se manifeste sur place, et constater avec tous que l’ensemble des services des collectivités et de l’Etat, et aussi les assurances, vont permettre à ce territoire et à ses habitants de réparer autant que possible les dégâts et les pertes.

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3 octobre 2015 6 03 /10 /octobre /2015 07:33

Poutine a tombé le masque, il est en Syrie pour sauver le soldat Bachar Al-Assad. Pour cela il bombarde et l’opposition modérée et la population, et l’EI. Ce qui compte c’est de sauver Bachar et lui éviter d’avoir une opposition et un peuple qui demanderait la démocratie. Bref, on revient à la situation d’avant les grandes manifestations pour la démocratie que le dictateur Assad a noyé dans le sang. L’idée qui est proposée par Poutine de sauver Bachar pour vaincre Daech est une illusion.

Poutine ne sera pas suivi par la coalition internationale sur cette politique. Lui qui est présenté par beaucoup d’éditorialistes comme la solution à la crise, n’est que le fossoyeur de la Syrie. Car on oublie dans toute cette affaire le peuple syrien. Il a fui la répression sanglante d’Assad au moment des printemps arabes. Il fuit les hordes barbares de Daech. Il est pris en étau entre la dictature sanguinaire et la barbarie religieuse.

Le peuple syrien ne peut compter que sur lui-même pour sortir de ce dilemme. La communauté internationale doit tout faire pour permettre aux syriens d’échapper aux gazages d’Assad et aux décapitations des terroristes religieux. Par ses actions la communauté internationale doit trouver les conditions d’une transition démocratique, ce qui animait les manifestations immenses qui ont eu lieu en Syrie lors des printemps arabes. On n’est pas dans la morale là, on est dans la politique.

Il faut donc que Bachar négocie son retrait immédiat, avant qu’il ne soit trop tard pour lui, et il faut soutenir l’émergence d’une équipe de transition largement représentative, ce qui permettra aux pays de la région de soutenir politiquement et militairement une solution politique. Il faut en finir avec la mise en avant des intérêts impérialistes des uns et des autres, avec les projets morbides, et revenir à l'essentiel, trouver une solution politique.

Poutine ne fait que brouiller les cartes dans le projet d’une expansion de son influence. On a vu ce qui s’est passé en Afghanistan avec l’intervention russe d’abord, puis américaine et occidentale ensuite, en Irak avec l’intervention américaine. On voit bien que ces manières de faire mènent à l’échec politique et ne permettent pas la stabilité politique. Ou alors à quel prix humain et financier. Prix qui ne pourra pas se prolonger sur la durée. Il n’y a qu’une issue, une solution locale portée par le peuple syrien, pas celui des tortures et des décapitations, celui qui souffrent des deux dictatures et qui aspire à la paix et à la liberté.

La solution est avant tout politique, le militaire est secondaire. Il faut redonner espoir aux syriens dans l’avenir pour leur pays. Il faut favoriser tout ce qui peut aller dans ce sens. Il ne doit plus être question de s’immiscer dans les affaires du peuple syrien, mais de permettre qu’il trouve ses réponses pour sortir de la situation actuelle. Si on suit Poutine et si on soutient Bachar les syriens qui ont fui ne reviendront jamais dans un pays qu’ils ont fui en grande partie à cause de lui. L’attention des diplomates doit être tournée vers cet objectif. Et il faut faire confiance au peuple syrien.

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1 octobre 2015 4 01 /10 /octobre /2015 06:54

Les masques tombent, et particulièrement celui de Poutine qui pour la première frappe aérienne Russe en Syrie a visé, semble-t-il, des positions de rebelles syriens qui luttent contre le régime d’Assad, plutôt que des positions de Daesh. Si cela est avéré toutes les possibilités d’une coalition internationale se trouvent anéanties. Vladimir Poutine n’est pas homme à négocier, il fonce tel un bulldozer pour imposer aux autres ses vues, sans se soucier des avis divergents. Comment envisager une alliance avec un tel homme ?

Les masques tombent aussi en France avec l’affaire Nadine Morano, celle qui dit qu’en France il y a les blancs et les autres, accueillis avec mansuétude, mais sous-entendu s’ils la bouclent. C’est non seulement un non-sens historique, mais qui plus est une faute politique qui rappelle des propos entendus dans les années 30 dans un pays proche du nôtre, et qui ont débouché sur une guerre mondiale. Là on parlait de race aryenne, c’est-à-dire blanche.

Que de tels propos puissent être encore tenus aujourd’hui, chez nous, c’est effrayant. Nadine Morano en a probablement conscience pour qu’elle ressente le besoin de se cacher derrière De Gaulle pour lancer cette affirmation. Ce serait une phrase rapportée de De Gaulle par Alain Peyrefitte, et même s’il l’a prononcé, depuis les années 60 le contexte a largement évolué. D’ailleurs Philippot, le ténor du FN, qui se revendique lui aussi gaulliste pur et dur, a désapprouvé les propos de Nadine Morano. A force de vouloir coller aux basques du FN elle l’a dépassé car même le FN aujourd’hui n’ose pas tenir ces propos.

Ce comportement indigne doit recevoir de la part de son parti une réponse à hauteur de l’indignité des propos. La liberté d’expression est garantie dans notre pays, mais quand des propos remettent en cause les valeurs sur lesquelles notre République est adossée, il doit y avoir sanction. Chez nous on ne tue plus les journalistes comme ce fut le cas encore il n’y a pas si longtemps en Russie, on ne torture personne pour ses idées, comme c’est encore le cas en Syrie pour ceux qui critiquent Assad. Mais nous avons des règles morales, politiques, judiciaires qui permettent de garantir la liberté d’expression tout en sanctionnant les excès de langage.

Et c’est une bonne chose qu’il en soit ainsi.

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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 07:14

Remarquable discours de Barack Obama hier à l’ONU, suivi d’un discours particulièrement clair et brillant de François Hollande. Aujourd’hui on connait les divergences et les convergences des responsables sur la situation en Syrie et en Irak. Les convergences c’est l’accord sur la nécessité de s’opposer à Daesh qui représente aujourd’hui un danger intolérable pour les peuples, localement, mais également pour la démocratie et les Droits de l’Homme au niveau mondial. C’est aussi la volonté exprimée par toutes les nations de coordonner leurs efforts pour éradiquer Daesh, avec la participation de tous les Etats de la région.

La divergence, et elle est de taille, c’est que Bachar Al-Assad ne peut en aucune manière être la solution sur place alors qu’il est à l’origine du problème par son comportement criminel contre le peuple syrien, alors même que les terroristes de Daesh n’existaient pas encore. Il faut tirer les leçons des « aventures militaires » en Afghanistan, en Irak, en Libye. Les questions militaires et politiques doivent se traiter en même temps. Il faut donc d’ores et déjà, tout en engageant la bataille contre les terroristes de Daesh, travailler à une transition politique, dans laquelle une partie du régime actuel peut avoir sa place, mais pas Assad, ce qui facilitera le retour des nombreux syriens partis du pays pour fuir la terreur de Bachar Al-Assad.

Poutine tente de sauver son ami Bachar. Qu’il s’engage alors sur le terrain avec les restes de l’armée de Bachar, incapable de regagner le terrain perdu face aux terroristes, mais il serait vain de vouloir entraîner les nations démocratiques occidentales dans un tel bourbier. Obama et Hollande ont été l’un et l’autre très clairs sur ce point. Poutine s’engage donc militairement sur le terrain et il voudrait que les autres nations du monde l’aide dans son objectif de sauver Assad.

Je vois bien qu’en Europe et aux Etats Unis des voix s’élèvent pour soutenir Bachar Al-Assad, à l’extrême gauche comme à l’extrême droite, des voix qui préfèrent la dictature à la démocratie, l’oppression à la liberté. Des voix s’élèvent aussi dans les sphères gouvernementales, et chez beaucoup de ceux qu’on nomme « experts » pour soutenir un dictateur qui protègerait les chrétiens contre les musulmans, dernière astuce diplomatique d’Assad pour tenter de conserver son pouvoir. Mais si les terroristes se servent de la religion comme porte drapeau, Bachar s’en sert comme attrape nigaud. Le fond du problème n’est pas religieux, si ce n’est dans l’écume des vagues. Ce qui se joue en Syrie c’est la vision du monde que nous avons, entre dictature et démocratie, entre liberté et contrainte.

Est-ce que nos soldats devraient affronter la mort pour sauver un dictateur qui a gazé son peuple ? Est-ce que nos soldats devraient affronter la mort pour un Poutine qui ne respecte pas les règles du droit international, comme on l’a vu en Ukraine ? Bachar Al-Assad a perdu la guerre déjà, il faut en tirer les conclusions politiques. Poutine est dans une impasse diplomatique à lui de faire les efforts pour travailler à une unité d’ensemble pour vaincre le plus rapidement possible les terroristes de Daesh.

Les grandes puissances doivent continuer à discuter, dans le prolongement des discussions de Genève, et compte tenu des positions exprimées hier à l’ONU. Personne ne souhaite le retour de la guerre froide, mais pour autant il ne s’agit pas d’accepter n’importe quoi au nom d’une unité qui n’aurait aucun sens et qui donnerait l’impression d’accorder à la dictature un certificat de bonne conduite. C’est d’avoir soutenu les dictateurs en Afrique et au Proche et Moyen Orient qui a conduit les peuples dans les bras de terroristes et des fondamentalistes. Tirons en les leçons.

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28 septembre 2015 1 28 /09 /septembre /2015 07:50

Ce matin je ne voulais pas parler des dérapages verbaux de Nadine Morano, mais ne pas en parler c’est accepter la banalisation de ces propos. Aussi je demande juste à chacun de se reporter à notre constitution et aux valeurs républicaines se référant aux Droits de l’Homme pour se rappeler que nous professons l’égalité de tous les hommes au-delà de la couleur, des cultures, des religions, des ethnies. Ce ne sont pas que des mots, c’est une vision du monde, une conception de la vie humaine sur terre. Il serait politiquement important de savoir ce que les instances du parti Les Républicains pensent de ces propos. Je ne crois pas avoir entendu Nicolas Sarkozy prendre position. Pourtant il s’agit là d’un débat de fond qui différencie les tenants d’un ultranationalisme discriminant, des tenants d’un humanisme raisonné. C’est probablement le clivage politique important dans la période, avec celui qui oppose les tenants d’une économie régentée à la soviétique, avec les tenants d’une économie ouverte de libre concurrence.

Je voulais ce matin parler surtout du résultat de l’élection régionale en Catalogne qui devait donner le départ, ou non, d’un processus d’indépendance. Les résultats sont mitigés. Une majorité absolue d’élus, avec l’appoint d’un parti de gauche radicale (CUP, Candidature d’unité populaire), mais pas de majorité de voix exprimées. Ce résultat ouvre un espace pour la négociation entre Barcelone et Madrid, pour un accord raisonnable pour plus d’autonomie, en particulier sur le plan fiscal. Rajoy et la droite espagnole au pouvoir à Madrid sont-ils dans cette disposition d’esprit ? Les indépendantistes catalans le sont-ils aussi ? Les heures qui viennent nous en dirons plus.

L’Ecosse, la catalogne, la tentation flamande en Belgique. Trois régions qui aspirent à prendre directement et totalement en main leur destin. Dans ces aspirations d’indépendance il y a le refus de partager avec les autres composantes, il y a un désir de gestion de proximité de la chose publique, et il y a aussi le poids de l’histoire qui qui revient, comme un souvenir récurrent dont on n’arrive pas à effacer la trace. Des réalités différentes certes, mais des réalités convergentes. Nous pouvons d’ores et déjà tirer des leçons de ce qui se passe. La conception de l’’Etat Nation omniprésent, tout puissant est battue en brèche par un désir de plus de démocratie de proximité, plus de participatif.

Dans le même temps on assiste à une contestation du partage des fruits de la richesse. On connaît cela en Italie avec la Ligue du Nord qui ne veut pas que la richesse produite au nord bénéficie au sud. On connaît cela aussi en France où les collectivités les plus riches rechignent à partager avec les moins riches. Les lois de péréquation ont atténué les choses, mais sans les régler. Les écossais produisent le pétrole de la Grande Bretagne et voudraient avoir la main sur cette richesse. Ces régions veulent cependant rester dans l’Union Européenne. Partageront-elles leurs richesses avec l’Union Européenne ? Car c’est la condition pour faire partie de l’UE.

Nous assistons au début d’un processus de remise en cause de la manière dont nos territoires sont organisés. On peut s’arcbouter sur ce qui existe, c’est d’ailleurs le premier réflexe des Etats nations. On peut aussi ouvrir la réflexion et essayer de voir ce qui pourrait demain le mieux répondre dans l’organisation territoriale à une intégration européenne plus poussée, qui se fera inévitablement, et à une volonté citoyenne d’être plus impliquée dans la chose publique. Voilà de quoi alimenter les débats politiques, voilà des enjeux électoraux qui devraient mobiliser les citoyens.

Ce qui est certain, c’est que si les partis traditionnels ne s’emparent de ces questions, de nouveaux mouvements politiques vont apparaître un peu partout dans nos pays pour les porter. A chacun de prendre ses responsabilités. Un peu partout le clivage traditionnel droite/gauche saute et le paysage politique se recompose. Qui pensait il y a quelques années que la vision souverainistes favoriserait un regroupent entre extrême droite et extrême gauche ? Qui pensait que des intellectuels de divers horizons se rassembleraient sur la peur de l’autre et le repli sur soi ?

Les responsables politiques des partis traditionnels ont abandonné la vie réelle pour une vie centrée sur les enjeux politiciens, de carrière, de défense de leurs intérêts d’élus. Les citoyens se sont éloignés de cette caste. Beaucoup d’intellectuels, pour exister, et par incapacité à anticiper les choses, se glissent dans un mouvement d’idées qui prônent les vieilles recettes démagogiques qui ont donné toutes les guerres que nous avons connu en Europe. Il est vrai que n’est pas Lafayette, Victor Hugo, ou Camus qui veut !

Les temps sont troubles, raison de plus pour être clair. C’est ce qu’on attend des responsables politiques et des intellectuels. S’ils sont, les uns et les autres défaillants, que vienne une nouvelle génération qui balaiera ces scories du passé pour qu’un vent nouveau souffle sur nos territoires.

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24 septembre 2015 4 24 /09 /septembre /2015 07:49

Martine Aubry en a ras-le-bol d’Emmanuel Macron. C’est ce qu’elle a déclaré aux journalistes hier. Ajoutant qu’elle lui conseille de s’occuper de son ministère. C’est son droit de dire ce qu’elle pense de tel ou tel, fut-il ministre. Mais pourquoi cette diatribe ? A un moment où la gauche est divisée, pourquoi s’invectiver publiquement ? Il n’est peut-être pas judicieux d’apporter sa contribution à celles et ceux qui préfèrent la victoire de l’extrême droite à une gauche rassemblée.

Il est possible que Martine Aubry se prépare à expliquer une possible défaite aux élections régionales par une droitisation du PS, échappant ainsi à une auto critique de sa propre action sur ce territoire. Si c’est le cas on est dans la petite politique politicienne qui ne présente aucun intérêt car Martine Aubry coulera avec le bateau.

La vraie question est celle de savoir pourquoi Martine Aubry est incapable de faire gagner « sa » gauche dans son territoire. Car si elle détenait la « bonne » politique dans son action quotidienne pourquoi serait-elle désavouer par les électeurs ? L’élection régionale est une élection locale, même si dans toutes les élections la dimension nationale joue. Mais on ne peut pas dire que la dimension nationale l’emporte sur la dimension locale.

A Lille elle réduit à chaque élection son électorat de base. Au PS elle cautionne la politique nationale. Elle a en effet signé la motion majoritaire au Congrès, tout en préservant en coulisse des relations avec les frondeurs, dans l’espoir peut-être de jouer un rôle de premier plan si demain le PS « explose ». Gestion de carrière qui ne présente sur le fond aucun intérêt du point de vue du débat d’idées.

En jouant « perso » elle participe à faire perdre la gauche. Elle en portera sa responsabilité au moment où il faudra faire les comptes. Mais il est dommage qu’une posture de positionnement personnel gâche les acquis d’un parcours jusqu’ici méritant. En persévérant dans cette posture elle risque de rater un rendez-vous politique important pour la gauche autant que pour elle-même.

On peut donc conseiller à martine Aubry de s’occuper de ses affaires, là où elle est, et de ne pas faire porter à d’autres les responsabilités politiques qui sont les siennes dans sa ville et dans sa région. En tenant ces propos contre Emmanuel Macron elle porte un mauvais coup à la gauche et ne prend pas ses responsabilités. Emmanuel Macron représente un courant de la gauche, et on ne règle pas le débat d’idées en déclarant un ras-le-bol contre untel ou contre des idées.

L’heure est au rassemblement à gauche pas aux invectives. Le fait que de l’intérieur du PS des voix s’élèvent pour remettre en cause la politique gouvernementale, pour contester les débats d’idées que le gouvernement porte devant l’opinion publique, est plus dévastateur, électoralement parlant, que toutes les critiques de l’opposition et des médias. Quel crédit l’électeur peut-il donner à la gauche devant ce spectacle ? Les électeurs de gauche veulent le rassemblement. Si les responsables politiques de gauche n’œuvrent pas en ce sens ils vont désespérer les électeurs et cela renforcera l’abstention.

Je suis persuadé qu’à terme les électeurs reconnaîtront la justesse de cette politique. Il faut laisser le temps au temps, et ne pas laisser croire aux électeurs de gauche qu’il y aurait des solutions miracles de y’a qu’à faut qu’on. Que Martine Aubry laisse ce rôle à Jean Luc Mélenchon, il y excelle, c’est probablement le seul où il puisse se faire remarquer. Qu’il regarde le parcours de son ami Tsipras pour comprendre que l’art de la politique ne se réduit pas à des slogans de campagne électorale.

Les réponses d’hier ne sont pas obligatoirement celles de demain. C’est un fait. Les exemples d’ailleurs (Poutine, Assad, Chavez etc…) ne sont probablement pas les références auxquelles les français aspirent. Notre monde connaît une formidable mutation. Devant cette mutation nous pouvons nous soumettre, ou nous arcbouter sur les acquis. Le gouvernement de Manuel Valls préfère maintenir les acquis tout en les adaptant à l’époque. Est-ce déraisonnable ? Je ne le pense pas. Ce qui est délicat c’est de mener cette politique tout en remettant l’économie sur les bons rails, ce qui ne facilite pas les choses.

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21 septembre 2015 1 21 /09 /septembre /2015 06:50

Alexis Tsipras remporte les élections en Grèce. Certes il devra composer avec une autre formation pour s’assurer une majorité de gouvernement. Il sera d’ailleurs intéressant de voir s’il s’engage de nouveau avec les souverainistes de droite (Anel), ou avec le parti centriste To Potami, ou encore avec les socialistes du Pasok. Le temps d’une Grèce nouvelle est arrivé, affirmant son attachement à l’Europe et à l’Euro, résolue à s’engager dans des réformes pour prendre sa place dans le monde du progrès en s’adaptant à ce qui est pour préparer ce qui devrait être.

Le peuple grec a validé le virage réaliste de Tsipras qui une fois arrivé au pouvoir s’est bien rendu compte que les propos de tribune électorale et les actes politiques une fois au pouvoir ne pouvaient se confondre. C’est cela la politique. Quand on présente des convictions, on ne prend pas en compte le champ de contradiction et la réalité du monde telle qu’elle est. C’est l’exercice du pouvoir qui donne la mesure des choses. Cela ne veut pas dire pour autant que les convictions soient reniées, mais plutôt qu’elles doivent s’inscrire dans un processus politique dans la durée, dans une transition que la réalité du monde impose.

On ne peut pas faire tous les matins des putschs ou des révolutions. Car alors c’est une minorité qui s’impose par la force à la majorité, ce n’est plus la démocratie. Quand la dictature s’installe elle fait tout pour durer. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe actuellement au Venezuela où le successeur de Chavez met en prison son principal opposant pour l’empêcher de gagner les élections. Vous préférez la méthode Chavez and co ou la méthode Tsipras ? Pour moi le choix est fait, je suis dans le camp du réformisme, dans le camp de ceux qui préfèrent la démocratie à la dictature.

Le constat qu’il faut faire aujourd’hui, et nous voyons que ce n’est pas vrai seulement en France, c’est qu’une partie de la gauche se radicalise faute de pouvoir imposer ses idées dans les élections. Des responsables politiques, des économistes, des intellectuels, se tournent vers l’extrême droite ici, vers la répression policière ailleurs. Dans tous les moments de crise nous avons vu ces transferts, ces reconversions. Cela fait d’autant plus de bruit aujourd’hui que le zoom médiatique amplifie les choses et assure une visibilité qui donne encore plus de crédit.

Tout cela brosse un tableau qui n’est pas très flatteur de l’état de nos démocraties. Le laisser-aller généralisé, le repli sur soi, le rejet des valeurs républicaines et humanistes, donnent une idée de ce qui nous attend dans la période à venir. L’apologie de la pensée de « bistrot » a toujours été la force des faibles. Il s’agit de combattre les idées et le débat par un simplisme idéologique au ras des pâquerettes qui consiste à flatter l’ego de chacun, la jalousie porté contre l’autre, et à ridiculiser les valeurs démocratiques et républicaines.

Ce processus est en marche en France, il est même fort avancé et donne du grain à moudre à une extrême droite qui n’en espérait pas tant. Il est donc l’heure de s’impliquer comme jamais dans le débat politique, dans la vie politique, de ne pas laisser le terrain aux seuls tenants d’un retour au totalitarisme de la pensée, d’un retour à la dictature des idées. Il faut que le peuple dans ce qu’il est porteur d’utopie et de réalisme montre à ces apprentis sorciers qu’il sait gérer cette contradiction et ne pas s’y fourvoyer.

Les Régionales vont être de ce point de vue un test qui peut se révéler catastrophique ou porteur d’espoir. Nous avons la réponse avec notre bulletin de vote.

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19 septembre 2015 6 19 /09 /septembre /2015 07:17

L’Europe n’arrive pas à sortir par le haut du problème des réfugiés, et cette question met à nu le fait que nous n’avons pas assez d’Europe. Ce qui est paradoxal c’est que tous ceux qui se sont opposés au Traité Européen exigent aujourd’hui de l’Europe des règles de fonctionnement, plus de démocratie, des réponses politiques, sociales et fiscales communes. Tout ce que permettait le Traité dans sa version première ! En fait nous avons eu un plan B improvisé dans lequel il n’est resté que les points qui concernaient les règles économiques ultra libérales, sans contrepartie politique et sociale. Les ultras libéraux ne diront jamais assez merci aux opposants au Traité qui ont favorisé des desseins qu’ils n’osaient même pas espérer en rêve !

Toujours est-il qu’aujourd’hui il faut faire avec des accords qui ne permettent pas la résolution des problèmes politiques, sociaux et fiscaux, encore moins une intervention cohérente sur la question des réfugiés. A tel point que se pose la question cruciale de savoir s’il faut maintenir le processus européen qui manque de règles communes, et s’il ne faudrait pas revenir à chacun dans son pays fait ce qu’il veut, comme il veut. Quelle régression ! Les nationalistes et souverainistes de tous bords ont gagné la partie. Nous revenons de fait à une Europe des nations, avec les anciens antagonismes qui resurgissent. Tout ça pour ça ?

Je suis pessimiste oui, parce que je ne vois aucun leader européen en capacité de relancer un processus d’intégration plus poussé. Angela Merkel est trop figé dans une vision économiste qui n’a comme but que de préserver le leadership allemand sur le reste de l’Europe. François Hollande est un homme de compromis mais pas un précurseur capable d’entraîner les autres sur un projet d’intégration européenne, auquel d’ailleurs il ne croit peut-être pas. D’autant que la situation économique de la France ne lui donne pas la légitimité politique pour le faire. Matéo Renzi est trop occupé à remettre son pays sur les bons rails économiques pour pouvoir jouer un rôle moteur dans un débat qu’il ne maîtrise probablement pas.

Au-delà de la capacité des hommes politiques, les peuples eux-mêmes ne sont pas à la hauteur de l’évènement, et le premier réflexe est de vouloir s’en sortir chacun chez soi avant que d’envisager une quelconque possibilité de s’en sortir ensemble. L’alliance des conservatismes de tous bords l’a emporté. C’est une insulte à notre histoire, aux Lumières, aux résistants, à toutes celles et ceux qui ont crié « plus jamais ça », qui ont chanté l’Internationale dans tous les combats ouvriers et populaires, qui ont espéré vivre mieux ensemble que vivre chacun dans son coin les uns contre les autres. C’était un rêve, nous sommes dans la vraie vie maintenant, celle des tenants d’un système économique qui l’ont emporté sur ceux qui critiquaient les avancées institutionnelles dans une sorte d’aveuglement idéologique qui a conduit à l’inaction.

Nous avons en quelques années complètement anéanti les espoirs de la génération d’après-guerre qui nous avait transmis un flambeau que nous n’avons pas su garder allumé. Quel gâchis ! Les derniers a porté ce flambeau ont été les soixante huitards, qui sont aujourd’hui la risée de tous ceux qui ont fait soumission devant l’ultra libéralisme, de tous ceux qui sont repliés sur leurs petits intérêts égoïstes. La politique c’est l’art de la guerre ou l’art du compromis. Aujourd’hui c’est la guerre qui l’emporte, faute d’avoir accepté le compromis du Traité constitutionnel Européen. A chacun de prendre ses responsabilités, car demain nous risquons de revoir en Europe ce que nous avons connu dans les siècles précédents.

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 08:13

A Barcelone le 11 septembre 1.500.000 personnes défilent pour l’indépendance de la Catalogne. Un mouvement populaire indéniable, qui se renouvelle depuis plusieurs années pour exprimer une volonté politique d’indépendance, dans le calme et le respect démocratique. Pourquoi cela ? Je ne vais pas remonter à l’histoire ancienne pour expliquer que ce territoire a sa propre destinée depuis très longtemps, et qu’une grande partie de ses habitants aujourd’hui, porteurs de cette histoire, ont le sentiment que l’Etat Espagnol ne va pas assez loin dans la reconnaissance de cette réalité. Cette intransigeance de l’Etat central est pour beaucoup dans le développement de la volonté indépendantiste, d’autant que la guerre civile et la dictature franquiste ont marquées durement une antinomie qui perdure.

Même si les contextes ne sont pas les mêmes, on assiste à un mouvement comparable en Ecosse, à la différence que là le référendum est reconnu par les parties, ce que refuse de reconnaître l’Etat espagnol. Pour autant, que penser, de France, de catalogne nord pour être plus précis, d’un tel mouvement et des conséquences éventuelles qui pourraient en découler ? Au-delà d’un sentiment de sympathie à priori pour un peuple qui réclame sa liberté, il faut voir ce qui se passe en Catalogne avec la distance nécessaire pour ne pas se laisser influencer exclusivement par l’émotion. Plusieurs constats donc à faire en préalable.

L’Etat central espagnol porte une lourde responsabilité dans la montée en puissance de la revendication indépendantiste parce qu’il n’a pas su au long des années donner une véritable autonomie, fiscale en particulier, à un territoire qui a le PIB le plus élevé d’Espagne et qui a le sentiment d’être « la vache à lait » pour les autres territoires de l’Etat. Franchement, je ne sais pas si ce sentiment est justifié ou pas, mais peu importe, il met en exergue un ressentiment qui nourrit le sentiment indépendantiste. Qu’a fait l’Etat espagnol pour répondre à ce ressentiment ? Sûrement pas ce qu’il fallait à voir le résultat !

A l’opposé les catalans ne veulent-ils pas l’indépendance pour échapper à la solidarité envers les autres régions qui en système démocratique amène les plus aisés à aider les moins aisés ? Le souci d’indépendance ne masque-t-il pas une volonté de nationalisme égoïste ? C’est ce qui expliquerait, d’après moi, la position prudente sur le thème de l’indépendance de Podemos et des socialistes espagnols et catalans. En démocratie c’est le vote qui doit trancher, et là le vote n’est pas constitutionnellement possible sur cette question.

L’Etat espagnol porte une lourde responsabilité dans une situation qui ne peut que dégénérer. Il fait montre d’une incapacité à prendre en compte une réalité qui s’affirme d’autant plus qu’il y a un refus de dialogue, et Rajoy a de ce point de vue une position très fermée. Il n’échappera pas cependant à l’obligation de trouver un compromis, parce que c’est le compromis qui porte la paix, et non la contrainte, porteuse de rancœur et de vengeance. Pour changer le monde il faut une volonté populaire, et des grands hommes (ou femmes) pour personnaliser l’aspiration populaire. La volonté populaire, elle s’est exprimée sans ambiguïté, les individus pour la personnaliser je n’en vois pas trop, car on ne peut pas dire que Mas puisse jouer ce rôle.

Au moment où ce qui se passe en Europe, la crise grecque, la question des réfugiés, les distorsions sociales et fiscales entre pays européens qui sont de plus en plus insupportables, à ce moment donc où on sent qu’il faut plus d’Europe et pas moins, plus d’intégration et moins d’égoïsme national, il peut paraître paradoxal et à contre-courant de voir ce qui se passe en Catalogne. Finalement ce n’est pas aussi paradoxal que cela. Si l’Europe devient plus intégrée, fédéraliste, il n’est pas absurde de considérer, d’une part que les Etats centraux perdront de leur importance, et que donc de nouvelles entités politiques pourraient apparaître dans le paysage européen, une sorte de redécoupage fédéral. L’UE reconnaît déjà les régions en tant que telles !

Mais cela c’est à un horizon très lointain, que les souverainistes de tous poils ne fassent pas de crise cardiaque, et encore si l’Union Européenne ne se disloque avant ! Mais si cette dislocation devait se produire nous retrouverions rapidement ce à quoi nous avons voulu échapper en créant l’Europe, les rivalités nationalistes, et la guerre. Que voulons-nous laisser à nos enfants ?

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