Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rechercher

22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 07:48

Après les huissiers, les avocats, les notaires, les pharmaciens et quelques autres corporations qui profitent dans la manne publique tout en voulant conserver des droits et des statuts d’un autre temps, refusant toute réforme, c’est au tour des médecins, en commençant par les urgentistes aujourd’hui de se mettre en grève pour exprimer leur refus d’une réforme. Ces milieux ont toujours été marqués par un conservatisme profond. Ils sont favorables aux réformes… pour les autres catégories sociales, mais n’entendent pas être touchées par quelque modification que ce soit dans leur statut et leur fonctionnement, et leur liberté d’agir.

Je concède que dans l’ensemble des revendications des médecins il y a des points qui sont justifiés, comme celui concernant le prix de la consultation. Mais si cette revendication se fait en partant du fait que certains médecins ne vivent pas de leur métier comme ils en vivaient avant, c’est aussi, et surtout, parce qu’il y a des secteurs géographiques sur médicalisés et d’autres sous médicalisés. Et là les médecins unanimes sont hostiles à toute mesure de répartition équilibrée de l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire.

Les professions libérales dans leur ensemble, et les médecins particulièrement, sont de fait des « fonctionnaires » mais s’ils en désirent les avantages, ils en rejettent les contraintes qui pourtant s’imposent à l’ensemble des fonctionnaires et des catégories sociales qui sont directement au service de l’intérêt général. Il serait souhaitable que les pouvoirs publics mettent sur la table tous les points qui constituent le statut de ces professions, l’ensemble des aides qui sont accordées, ponctuellement ou régulièrement, de façon que les citoyens sachent exactement ce qu’il en est des statuts pour lesquels les bénéficiaires se battent, et qu’un débat public s’organise sur le bien-fondé, ou non, de réformes pour améliorer le fonctionnement de ces corporations pour le bénéfice de l’ensemble de la société.

Cela peut se faire, comme cela a été fait pour d’autres secteurs professionnels, sans pour autant désigner ces corporations en bouc émissaire, mais avec la volonté d’améliorer le fonctionnement de la société pour le bien de tous. Je comprends que des professionnels qui font de longues études soient en quête d’une reconnaissance sociétale et sociale. Mais il ne faudrait pas oublier que ces longues études sont financées par l’impôt et que le libéralisme et la liberté d’agir doivent tenir compte de l’effort de la société pour permettre à des personnes de se former et de travailler.

Il faut par conséquent que s’établisse un dialogue entre ces professions et les pouvoirs publics de telle sorte que l’intérêt corporatiste ne s’acquiert pas au détriment de l’intérêt général, et que l’intérêt général prenne en compte les contraintes de chaque profession. A lire la catalogue revendicatif fourre-tout des médecins je ne pense pas que le dialogue puisse se faire de manière sereine. Il importe donc que les responsables du milieu médical adopte un comportement plus en adéquation avec ce qu’est aujourd’hui le cadre de la société française, les contraintes auxquels tous les citoyens sont confrontées. Il n’y a pas de raison qu’une corporation ou une autre désire s’extraire de ce cadre, et n’apporte pas sa contribution à l’effort demandé aux français pour sortir d’une crise économique et sociale dont l’issue sera une évolution en profondeur de notre société.

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 07:50

La décision du Tribunal Administratif de Montpellier concernant la mise en place d’une crèche de la nativité dans la Mairie de Béziers me laisse perplexe. Le tribunal juge sur la forme qu’il n’a pas à demander son retrait, au prétexte qu’il n’y a pas trouble à l’ordre public, sous-entendant par-là que s’il y avait trouble ce serait différent. Faut-il alors aller troubler l’ordre public pour obtenir gain de cause, c’est-à-dire un jugement sur le fond par rapport à la Loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat ?

L’argument d’une crèche à caractère culturelle tiendrait si par exemple il s’agissait d’une crèche de santons comme en Provence, ou si les caganers chers aux catalans y étaient présents. Mais là il s’agit bien d’une crèche de la nativité, symbole religieux s’il en est qui est culturel parce que cultuel pour les catholiques mais pas pour les autres. Le symbole de Noël pour l’ensemble de la société c’est le Père Noël et sa hotte de jouets, c’est le sapin décoré. La crèche de la nativité est affaire privée, familiale selon les croyances.

Cet appel au trouble à l’ordre public venant du Tribunal administratif est pour le moins gênant. Cela donne raison à ceux qui veulent remettre en cause la laïcité dans son expression juridique. Les tenants de la crèche de la nativité veulent la laïcité pour les autres religions mais pas pour la leur. Déjà des voix de musulmans se font entendre pour remettre en cause l’interdiction du port du voile dans les établissements scolaires et de la burqa dans l’espace public. Pourquoi eux et pas nous disent-ils.

Ceux qui comme Zemmour prédisent le chaos parce que les musulmans veulent pouvoir vivre leur religion, provoque en fait ce chaos par des actions de provocation religieuse en voulant donner à la religion catholique une supériorité sur les autres religions, et surtout sur la religion musulmane qui serait la deuxième religion pratiquée en France. Le Tribunal administratif de Montpellier en ne rappelant pas la loi couvre de fait cette opération qui annonce chaos et guerre civile parce que la guerre des religions est toujours annonciatrice de malheurs.

Les Zemmour, Ménard et autre De Villiers en s’attaquant à la laïcité exportent en France les conflits inter religieux d’Afrique et du Moyen-Orient en particulier. La laïcité nous protégeait de cela. Sa remise en cause par le Tribunal administratif de Montpellier ouvre une brèche. Et ces souverainistes déclarés montrent que leur conception de la mondialisation se résume à la guerre de religions. Est-ce bien de cette France-là que nous voulons ?

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 11:18

Nicolas Sarkozy à la remorque des idées et des actions du FN et de l’extrême droite nationaliste type Éric Zemmour met une crèche dans les locaux de l’UMP. C’est son droit même si on peut se demander quel est le statut des partis politiques qui vivent pour l’essentiel des fonds publics, c’est-à-dire des impôts. Mais pour ce qui concerne les Mairies et autres bâtiments au même statut on est bien dans une représentation directe de l’Etat français. Si vous trouver normal que soit exposées dans les bâtiments publics des crèches au nom de la chrétienté ou de la culture, alors dites-moi quel sens il faut donner à la Loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat ? Cette Loi donne le droit et s’applique à toutes et à tous.

Cette loi, fondement de la Laïcité vaut pour toutes les religions, anciennes et nouvelles, si tant est que l’on puisse donner une chronologie dans le temps de l’apparition de ces religions et une réalité historique à la présence de telle ou telle sur le sol français. En n’oubliant pas qu’avant ces religions il en existait d’autres, qui ont marqué notre histoire et ont transmises à travers le temps leurs symboles. D’ailleurs beaucoup des fêtes religieuses chrétiennes d’aujourd’hui sont la continuité des fêtes païennes mises à la mode chrétienne. Pourquoi la religion catholique comme la religion musulmane, ou n’importe quelle autre devraient figer les choses dans le temps alors qu’elles ne sont qu’un moment dans l’histoire de l’humanité ?

Le constat qu’il faut faire c’est que l’affirmation de la prédominance d’une religion sur une autre est toujours fauteur de guerre. Il me semblait que l’évolution de la conscience humaine, du moins en Europe, les leçons de l’Histoire, nous avaient guéri de l’esprit des croisades et de l’asservissement à une religion au nom du Prince. Je constate qu’il n’en n’est rien et que les réflexes guerriers refleurissent comme au vieux temps, sous la houlette d’un FN conforté électoralement, surtout d’ailleurs par un fort niveau d’abstention, et sous les postulats sans appel d’un Éric Zemmour et autres Renaud Camus et Alain Soral, qui n’hésitent pas à tordre les chiffres et la réalité pour donner crédibilité à leurs propos.

La sagesse humaniste et laïque l’emportera t’elle sur le désir de chasser le musulman ? Une fois le musulman chassé nos problèmes économiques et sociaux seront-ils résolus ? A qui ce sera le tour ensuite, aux Noirs, aux Juifs, aux pauvres, aux handicapés ? Nous entrons dans un cycle dangereux car la parole haineuse occupe l’espace médiatique et l’espace politique, nouvelle pensée unique, une pensée qui revient après avoir marqué les périodes sombres de notre histoire. Au-delà de l’indignation légitime qu’il faut exprimer avec force nous devons nous préparer à résister à la marée électorale qui s’annonce.

Et si demain cette marée emporte les valeurs de la République dans un tourbillon boueux et nauséabond nous devrons alors mener le combat à l’image de celles et de ceux qui ont apporté la pensée des Lumières dans un monde en plein bouleversement, à l’image des antifascistes d’avant-guerre et des résistants à Pétain et à Hitler. Les idées de liberté, d’égalité et de fraternité valent de se battre pour elles, comme l’ont fait nos aïeux.

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 08:48

Il y a les partisans d’un repli sur soi, qui se parent d’un nationalisme désuet censé nous faire sortir de la crise ou plutôt faisant miroiter le retour aux heures glorieuses d’antan, celles d’avant 68, d’avant même la Révolution Française. Comme si la nostalgie d’une époque dont on ne retient que les côtés positifs suffisait à régler les problèmes de notre société, en oubliant pourquoi elle a été balayée par le vent de l’histoire et du progrès, par un peuple épris de liberté et de justice. En fait il y avait alors pire que ce qu’on vit aujourd’hui, mais on l’occulte volontairement. Le porte-drapeau de cette pensée réactionnaire c’est Éric Zemmour qui laboure le terrain des idées pour le FN et une grande partie de l’UMP sous la houlette de Nicolas Sarkozy, avec l’aide volontaire ou pas des frondeurs et autres nostalgiques qui du communisme soviétique, qui de l’autoritarisme étatique, qui d’une pensée marxiste figée dans le temps.

Il y a ceux qui tirent les leçons du passé nationaliste en Europe, fauteur de guerres, et qui militent pour une ouverture sur l’Europe et le monde, comme l’issue pour sortir de la haine nationaliste et de la régression sociale et sociétale. Cette perspective demande une adaptation de notre pays et de sa structure pour jouer son rôle, des réformes courageuses qui ne remettent pas en cause la soif de liberté, le besoin de justice, ni la revendication d’égalité. La fraternité étant le lien universel qui doit guider ce mouvement, la laïcité la condition nécessaire pour que les religions restent dans le champ du privé en ayant la garantie de pouvoir être reconnue. Ceux-là savent que les efforts qu’il faut faire aujourd’hui sont le passage obligé pour le retour à un progrès humain.

François Hollande s’immisce dans ce débat d’idée qui se précise et qui est le clivage fondamental aujourd’hui dans nos sociétés. La régression ou le Progrès, c’est bien là que se situe le débat qui agite nos sociétés. Par son intervention d’hier lors de l’inauguration du Musée de l’histoire de l’immigration, il a pris clairement position et tracé les lignes de clivage entre les uns et les autres. Ce clivage ne recoupe pas le clivage droite/gauche, il traverse la droite et la gauche. Ce débat n’est plus seulement un débat interne à la République, il donne la parole aux nostalgiques des temps anciens et contraint chacun à redéfinir ce qu’est la République, ce que sont les valeurs qui l’ont fondé, et comment on voit l’avenir de notre monde.

Il est important que ce débat se mène, par les citoyens, par les partis et les syndicats, par les associations, bref, par la société entière, car du choix qui sera fait dépendra le devenir du pays. Il importe dans ce débat que le superflu, le détail, ne cache pas l’essentiel, l’important, ce qui veut dire que beaucoup, dont les médias, devront arrêter de fonctionner sur la pression de l’immédiateté de l’information, sur la logique du scoop et du buzz. Il faut avoir la volonté et l’intelligence de hiérarchiser les choses, de porter un regard le plus objectif possible sur les faits et leurs conséquences, pour que le débat ne se résume pas à une joute polémique ni à un jeu de poker menteur. En finir donc avec les comportements politiciens, les propos mensongers.

La question qui reste est celle de savoir si nous avons les dirigeants, la classe politique pour mener ce débat en le tirant vers le haut ? Je laisse à chacun le soin de répondre à cette question, sans oublier que les citoyens, tous les citoyens ont leur mot à dire dans un débat d’une telle importance, et ce n’est pas en s’abstenant aux élections qu’on participe à ce débat.

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 08:33

Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, je ne considère pas l’économie comme relevant d’une loi qui s’imposerait aux êtres humains, mais comme l’expression des rapports humains qui permettent la survie de l’espèce et son développement. A partir de là je ne peux pas m’enfermer dans des théories et des idéologies qui figent les choses, alors que l’économie dans ma définition doit s’adapter aux êtres humains, à l’environnement culturel et historique, et doit accompagner les changements et les mutations que la société exigent et qui bien souvent échappent à l’individu dans son unicité et relève d’une prise en compte collective.

Il n’y a donc pas pour moi de vérité économique. Les travaux scientifiques de Karl Marx, et des autres, ont une valeur attachée à l’époque à laquelle ils ont été écrits, mais ils ne peuvent pas valoir pour l’éternité valeur de bible ou de coran. Pourtant c’est bien ce qui se passe. Les « marxistes » d’un côté, les « libéraux » d’un autre, les « keynésiens » ailleurs, et toutes les chapelles différentes qui se créent et meurent sans même que l’on s’en aperçoive, qui s’agglutinent à d’autres, tout cela constitue comme des prisons idéologiques qui voudraient nous enfermer dans des pensées et des comportements qui s’inscrivent plus dans un a priori de politique qui cherche des justifications théoriques, quitte à déformer la réalité des faits. A notre horizon l’objet de la science est sans fin, pourquoi vouloir en finir ?

Un exemple parmi beaucoup d’autres, récent, pour illustrer cela. Le prix Noble d’économie Jean Tirole déclare urbi et orbi qu’il faut baisser l’allocation chômage qui dissuade les chômeurs de prendre un travail, en comparant avec ce qui se passe dans les autres pays. Il oublie dans son raisonnement, mais cela irait à l’encontre de son objectif a priori, de dire qu’un chômeur sur deux ne touchent pas d’allocation, ce qui réduit la portée de sa démonstration, et dans les comparaisons il se limité à un point isolé qui ne rendent pas compte d’une réalité globale. Le chômeur anglais a une allocation moindre que le chômeur français, certes, mais il bénéficie d’aides diverses qui s’ajoutent, en particulier pour le logement, ce qui fait que, grosso modo, la somme des aides du chômeur anglais et du chômeur français est comparable. Ce qu’on demande à la science c’est de nous donner des éléments de connaissance pas de nous fournir une réponse « clé en main ».

Ce n’est pas une démarche très scientifique que de « tordre » la réalité pour justifier son a priori idéologique. Loin de moi l’idée de vouloir porter tort au Prix Nobel d’économie, mais il serait bien que les économistes sortent de leurs « écoles de pensée » pour travailler sur le réel. L’économie comme toute science n’est pas réductible à une loi mais doit faire l’objet d’un travail incessant de recherche afin de prendre en compte la complexité des problèmes qui se posent et de favoriser une réflexion collective de la société afin qu’elle trouve les réponses adéquates pour le moment présent, qui ne seront pas celles de demain.

Dans ma pensée économique aujourd’hui je prends un peu de Marx, un peu de Keynes, un peu de la pensée libérale, en fonction des questions et du contexte. Je refuse de m’enfermer dans une classification rigide et hermétique qui ne donne pas prise sur la réalité. Tous les théoriciens savants qui ont réponse à tout vont me honnir, qu’importe j’ai ma liberté de pensée, c’est le bien le plus précieux qu’il reste à l’être humain pour affirmer qu’il est vivant.

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 08:18

Le conservatisme n’est plus l’apanage de la seule droite, la gauche, une grande partie de la gauche, apporte aussi aujourd’hui sa contribution à ce mouvement qui préconise non seulement l’immobilisme politique et social et le maintien des avantages acquis, mais qui revendique de plus en plus le retour en arrière, la régression des mœurs et des idées. Ce mouvement est un mouvement en profondeur, la nouvelle pensée unique qui n’autorise ni contestation ni suspicion. A l’image d’un Éric Zemmour qui n’hésite pas à déformer les données statistiques et les faits pour apporter de l’eau à son moulin, et justifier entre autre ineptie le gouvernement de Vichy.

Ce mouvement se veut identitaire, chrétien et nationaliste, contre l’Europe et la globalisation. Contre tout ce qui n’est pas estampillé « français de souche » et avec l’espoir de voir s’installer un Etat totalitaire qui impose sa posture d’une France victime du monde entier et qui aurait raison contre tout et tous. Ce nouveau pétainisme du 21ème siècle annonce l’arrivée au pouvoir d’un FN qui montre les dents d’un sourire trop forcé pour ne pas voir derrière le joug d’une oppression politique, sociale et sociétale. Il faut les voir celles et ceux qui arrivent en tendant les bras, qui avec son crucifix, qui avec sa crèche, qui avec sa haine des étrangers, et tout simplement de l’autre.

Au passage ce mouvement se sert en la déformant de la laïcité pour mieux la détruire. Il se présente comme le protecteur des ouvriers et des pauvres, le défenseur des classes moyennes tout en réclamant la fin de l’ISF, la disparition des syndicats, le renforcement de la subordination dans les entreprises, fait l’apologie du nucléaire et de l’exploitation du gaz de schiste, la sortie de l’Euro qui va renchérir le coût de la vie pour les salariés, et la sortie de l’UE qui va faire de la France un nain dans le monde en pleine mutation.

Et pendant ce temps les parlementaires vont se disputer pour savoir s’il faut rester avec 5 jours d’ouverture le dimanche pour les commerces ou autoriser jusqu’à 12 jours. Comme si ce débat sur ce thème portait un clivage fondamental droite/gauche. Là où il faut traiter un problème technique, qui n’augmenterait pas énormément le nombre de personnes qui travaillent déjà le dimanche, les frondeurs et leurs amis à droite en font un débat de fond qui porterait le germe d’une rupture de la société avec l’idée du progrès social.

Mais à quoi sert notre vote pour élire de tels énergumènes ? Les frondeurs courent derrière une partie des travailleurs déjà acquise au FN, sans se rendre compte que pour les reconquérir électoralement il faut avoir des résultats sur le front de l’emploi et du développement économique. Et ce n’est pas en refusant toute réforme structurelle comme conjoncturelle que l’emploi va se relancer et le développement reprendre.

Et il ne faut pas chercher du côté des partenaires sociaux pour y voir plus clair. Entre une CGT qui n’arrive pas à se réformer pour prendre en compte les temps actuels et un MEDEF qui refuse de prendre ses responsabilités pour l’emploi et le développement économique, on a du mal à distinguer une lueur d’espoir. S’il y a une lueur c’est du côté des syndicats réformistes qui semblent progresser auprès des salariés du privé et du public.

Et pourtant il ne faut pas désespérer. Il faut continuer à pratiquer le dialogue, la concertation, à mettre en œuvre des réformes, même si elles manquent d’ambition, malheureusement, mais c’est mieux que rien. Il faut mettre chacun devant ses responsabilités, y compris les citoyens. Nous avons collectivement perdu deux ans. Deux années où les décisions courageuses n’ont pas été prises. Ce temps perdu ne se rattrapera pas, mais il ne faut plus en perdre car sinon on sait quel destin nous attend. Un pouvoir totalitaire qui remettra en cause la démocratie représentative, la laïcité, la République dans ses valeurs fondamentales, les libertés individuelles et collectives.

Est-ce ainsi que notre pays pourra affronter la mondialisation ? Est-ce ainsi que nous pourrons transmettre au monde nouveau qui se dessine nos valeurs humanistes et le fruit de notre histoire ? Alors, que tous, élus, responsables, simples citoyens, nous réfléchissions bien, au parlement, avant de prendre position sur les dossiers présentés par le gouvernement, avant de prendre position sur les sujets sociaux et sociétaux, avant de voter demain.

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 10:18

Les propos et les actes racistes et antisémites se multiplient dans une société française qui se prépare à ouvrir les portes du pouvoir au FN. L’avant-garde qui prépare cette arrivée, consciemment ou inconsciemment, est composée de gens hétéroclites comme Alain Soral, Éric Zemmour, Robert Ménard, Nicolas Sarkozy, qui avait déjà bien commencé le travail, mais aussi Jean Luc Mélenchon et les frondeurs de toutes sortes qui préfèrent renier les valeurs républicaines et démocratiques en mettant leurs espoirs dans un appel à un régime autoritaire pour ne pas dire totalitaire.

Les uns le font au nom de la défense des « français de souche » et de la culture qui irait avec, comme quelque chose d’immuable dans le temps, qui ressemble à une prison de laquelle il ne faudrait pas sortir sous peine de perdre notre identité. Ces gens-là oublient que ces « français de souche » sont le produit des invasions du territoire en des temps anciens et de l’apport de populations étrangères tout au long de notre histoire. Ce repli sur soi, ce mur que l’on devrait ériger pour échapper à une prétendue « contamination » venue de l’extérieur, c’est le pire des remèdes car il mène à la mort lente, une sorte de suicide qui se voudrait thérapeutique, mais qui au lieu de guérir tue.

Les autres sont dans le regret des clivages anciens, enfin surtout de ceux qui datent de l’après-guerre, où on agglutine les épopées glorieuses des luttes ouvrières pour l’émancipation, et la construction sur la base d’un consensus politique d’un système social basé sur la solidarité et la répartition. Mais ces gens-là oublient que ce système a pu naître grâce au Plan Marshall qui a déversé en France des Dollars pour relancer l’économie, et grâce à un compromis social qui s’est fait dans la douleur. Et les mêmes aujourd’hui refusent tout compromis, alors qu’il y a crise économique et perte des valeurs, au nom d’un rigorisme idéologique qui fait la part belle au populisme. Sur ce terrain-là l’extrême droite a toujours mené la danse hier, et c’est le cas encore aujourd’hui. D’où une nouvelle alliance « rouge-brun » qui se dessine, préparant le pays à des lendemains obscurs.

En effet la convergence des peurs et des regrets, de la nostalgie, et la perte des valeurs fondamentales qui ont fondé notre pays au long de son histoire nous annoncent une période politique des plus sombres. Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé au 20ème siècle, quand la peur de l’autre, qui n’a pas ma religion, mes croyances, de l’étranger qui n’a pas ma culture et ne me ressemble pas, ont favorisé la venue du fascisme et du nazisme et ont ouvert cette honteuse page de notre histoire avec un régime pétainiste qui mettait la religion comme partie intégrante de l’Etat, le racisme et l’antisémitisme comme ce qui fédérait ceux qui ne s’appelaient pas encore les « français de souche ».

Et on retrouve Les Le Pen, Mélenchon et autres leaders populistes qui se croient « éclairés » faire de Poutine un homme de progrès et de la Russie un pays démocratique. Alors que les USA sont considérés comme le Satan international. Nul pays n’est idéalement démocratique, mais certains le sont plus que d’autres, et ce n’est certainement en Russie qu’il faut chercher un modèle. Les USA ont des problèmes de racisme et d’inégalité sociale, mais au moins là-bas, les médias en parlent librement et les opposants peuvent s’opposer. Les seules manifestations autorisées en Russie sont celles des nostalgiques du communisme stalinien, et encore.

Alors quand Philippe de Villiers (invité à tenir une réunion par Robert Ménard à Béziers) apporte son soutien à l’installation d’une crèche dans les locaux d’une collectivité territoriale en Vendée, suivi par Ménard dans la Mairie de Béziers, et qu’une frange de la population applaudit des deux mains, on voit bien que ce qui est visé c’est de remettre en cause la Laïcité, ou plutôt d’en faire une arme contre les autres religions. Cela provoque tellement de trouble dans les esprits que même les médias aujourd’hui ne savent plus dire ce qu’est la laïcité et sont perdus dans des définitions avec le souci d’ajouter un qualificatif, comme l’avait suggéré Nicolas Sarkozy en son temps, et cela c’est la négation de la Laïcité.

Aux armes citoyens ! Retrouvons l’esprit des Lumières, le souffle de la Résistance pour éviter à notre pays de vivre encore une page sombre. Loin de nous sortir de la crise l’aventure que nous promettent le FN et ses alliés, conscients ou inconscients, nous mènera à la guerre civile et au chaos. Nos parents ont dit « plus jamais ça ». Il est temps de tenir cette promesse qu’ils nous ont légué.

Partager cet article
Repost0
2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:53

Débat très instructif hier soir à la Télé sur France 2 dans l’émission Mots Croisés. En effet chacun a pu constater la similitude des propos de Laurent Wauquiez (UMP) et de Marion Maréchal Le Pen (Front National) sur de nombreux points. Convergence d’idées assumée tranquillement par Laurent Wauquiez, ce qui n’a pas manqué de troublé visiblement Jean Christophe Lagarde (Président de l’UDI), qui a tenu à se démarquer très nettement des positions du FN alors que l’on pouvait voir une certaine malice dans les yeux de Laurent Wauquiez à partager des positions communes avec Marion maréchal Le Pen. Comment l’UMP et l’UDI vont pouvoir former une alliance électorale avec des positions aussi éloignées sur des thèmes essentiels comme l’Europe et l’immigration pour ne retenir que ces deux-là ? C’est tout le mystère de la politique politicienne, et ce qui alimente en grande partie le rejet de la classe politique par un grand nombre de citoyens.

Car il y a un constat à faire. Aujourd’hui le Centre est plus proche de la gauche que de l’UMP sur de nombreux thèmes. Ce qui ne veut pas dire qu’il y a similitude, mais il y a un socle commun de manière incontestable, sur l’Europe, sur l’économie, sur le sociétal. Comment se fait-il que le Centre soit à ce point éloigné de l’UMP sur les prises de position politique essentielles et qu’il reste enfermé dans une alliance électorale a priori ? Le rigorisme idéologique de la gauche ces dernières années y est probablement pour quelque chose, et c’est à mettre au titre des erreurs politiques graves de la gauche.

La radicalisation et le populisme à gauche comme à droite ont porté un coup peut être fatal à notre démocratie en enfermant le débat politique dans des rigidités idéologiques du passé, qui ont empêché que se forme un mouvement progressiste, républicain, et démocratique dépassant les clivages traditionnels. Cela reste la vraie condition pour sortir le pays de la crise économique et politique, et pour se mettre en capacité de répondre au défi de la mondialisation. Au lieu de cela nous avons un fonctionnement politique désuet, clanique et clientéliste, une classe politique qui ne pense qu’à durer, en se protégeant pour cela.

Michel Rocard avait tenté d’amorcer ce mouvement, il a échoué. Jacques Delors ne s’est pas senti capable de reprendre le flambeau tant l’immobilisme des idées l’emportaient sur le courage politique, chez les élus comme dans une majorité de citoyens. Et depuis nous sommes spectateurs d’un spectacle politique désolant qui sape les fondements de notre pays dans son économie et dans son fonctionnement, et aussi dans ses valeurs. L’homme qui triomphe aujourd’hui c’est Éric Zemmour, qui a su ramasser la mise de l’échec d’une gauche de gouvernement pour l’apporter au FN sous les yeux étonnés d’un Mélenchon qui n’a rien compris à l’histoire, et a même apporté sa contribution, j’espère involontaire, à ce mouvement.

Elle n’est pas belle notre France quand elle se jette dans les bras d’extrémistes qui n’ont comme but que de l’isoler du monde, de la rendre impuissante, regardant son nombril et s’affaiblissant comme si le salut était dans le rejet du monde tel qu’il est et dans une histoire que nous fabriquerions seul dans notre coin, pour se faire plaisir avec le « c’était mieux avant ». Nous n’avons pas besoin de mur pour les lamentations, nous avons Zemmour, et il a gagné, momentanément j’espère, la bataille des idées. C’est maintenant, de manière urgente, que doit se constituer un mouvement qui s’oppose au défaitisme ambiant et reprenne le flambeau du progrès avec en tête la révolte des idées que les Lumières ont su insuffler dans un pays sous le joug religieux et la royauté au pouvoir sans partage. C’est ce qui nous attend demain si nous ne nous révoltons pas.

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 08:08

Les députés vont être saisis d’une résolution demandant la reconnaissance par la France de l’Etat Palestinien. Ce dossier suscite des débats qui en dévoilent sa complexité et en même temps permettent de débusquer l’hypocrisie de certains, la lâcheté d’autres et l’embarras de la majorité d’entre eux. Le débat passe à l’intérieur de tous les partis, il s’agit donc de trouver un texte équilibré qui affirme la volonté de soutenir un Etat palestinien sans pour autant tomber dans une dénonciation d’Israël. Le texte proposé par Elizabeth Guigou a cette qualité. Réunira-t-il une majorité de députés ? Il devrait pouvoir réunir celles et ceux qui veulent la paix dans cette partie du monde.

L’argument le plus utilisé pour s’opposer au vote sur ce texte est celui du moment, qui serait mal choisi. Mais est-ce qu’il y a un bon moment ? Je pense même que c’est parce qu’il y a actuellement des tensions entre les deux pays qu’il faut intervenir pour pousser les protagonistes à négocier. La paix dans cette partie du monde est une exigence et un intérêt pour le monde entier. D’autant que les mouvements extrémistes gagnent du terrain des deux côtés. Les actions militaires d’Israël n’ont pas affaiblit le Hamas et les attentats terroristes palestiniens reprennent en Israël. Les fondamentalistes religieux juifs, confortés par la multiplication des constructions israélienne à Jérusalem Est, revendiquent maintenant l’annexion des Lieux Saints, et provoquent les palestiniens, attisant haine et rejet.

C’est parce que la situation est explosive au cœur même de ce territoire qu’il faut une pression internationale qui redonne la parole aux gens raisonnables, afin que reprenne une vraie négociation et non des discussions pour gagner du temps, des deux côtés, en permettant au Hamas de se réarmer et aux fondamentalistes religieux juifs de gagner du terrain à Jérusalem Est. Sur place aujourd’hui il n’y a pas d’autres solutions que la guerre, seule une pression diplomatique internationale imposera aux deux camps la paix. Israël doit maintenant respecter les décisions de l’ONU, et il faut soutenir un Etat palestinien qui désarme le Hamas et reconnaisse Israël.

Je sais que je vais me faire interpeller par les fanatiques des deux camps. Les soutiens inconditionnels d’Israël qui ne tolèrent aucune critique à l’encontre de ce pays, et les partisans de la destruction de l’Etat d’Israël qui veulent, et c’est leur ressemblance avec les fondamentalistes religieux juifs, imposer un Etat religieux sans partage. La politique doit reprendre le pouvoir dans les deux camps, et renvoyer les religieux extrémistes dans les mosquées et les synagogues, en garantissant la liberté religieuse.

C’est loin d’être gagné, j’en suis conscient, mais s’il y a une autre voie pour arriver à la paix, qu’on me la donne. Il faut des deux côtés des hommes de bonne volonté, ils existent, c’est sur eux qu’il faut compter pour aller vers la paix et non sur les terroristes et les fauteurs de guerre religieuse.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 08:35

Le nouveau découpage territorial est adopté. Il ne satisfait pas tout le monde, mais quel autre découpage aurait fait l’unanimité ? A moment donné il faut trancher dans les propositions. C’est fait. Le respect démocratique commande donc de se plier à cette décision. C’est la position raisonnable adoptée par Damien Alary, Président de la région LR, pourtant opposé au projet de fusion Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées.

Il y a maintenant une année pour préparer la mise en place de cette nouvelle carte territoriale. Et ce temps ne sera pas de trop pour régler tous les problèmes qui découlent de cette décision. Le nom de cette nouvelle entité n’est pas la chose la plus importante, mais symboliquement il y a un enjeu à ce qu’il soit fédérateur et significatif. Le contenu des prérogatives régionales, l’harmonisation des politiques, le fonctionnement administratif, la question de la proximité, et donc du devenir des départements, la question de la proximité de cette nouvelle entité, sont autant de questions qui doivent trouver réponse dans l'année à venir, sans parler du choix de la Métropole régionale.

Il y a donc du pain sur la planche pour les élus, en espérant que les citoyens, sous une forme ou sous une autre auront leur mot à dire. Il est en effet important que les citoyens s’approprient la nouvelle dimension du territoire régional, et que les élus sachent leur faire partager une ambition correspondant à la configuration territoriale et démographique du nouvel ensemble. La présence à Montpellier de Damien Alary devrait permettre de pacifier la période qui vient pour que cette appropriation se fasse dans les meilleures conditions.

Il reste un problème que je n’ai pas encore soulevé, mais qui n’est pas créé par la nouvelle situation puisque déjà existant actuellement, c’est celui des identités particulières, l’Alsace à l’Est, la catalogne-nord au sud. Ces pays ont une histoire propre, des caractéristiques identitaires spécifiques. Le processus en cours ne doit pas viser à nier cela mais au contraire, pour que cette nouvelle organisation décentralisée ne soit pas la reproduction d’un système jacobin, il faut utiliser la période entre deux pour permettre que s’exprime les spécificités, non dans l’opposition mais dans une démarche fédérative.

Et cela ne pourra se faire d’abord que par la pleine implication des élus alsaciens et catalans dans le processus en cours pour afficher la ferme volonté que soient prises en compte les identités spécifiques. Concernant le pays catalan cela veut dire en particulier qu’il faut peut-être moins pour l’instant se focaliser sur ce qui se passe en Catalogne-sud et plus s’intéresser à ce qui se passe ici. C’est-à-dire en terme clair ne pas se contenter de geindre sur une possible perte d’identité mais s’impliquer pour faire reconnaître cette spécificité. Les élus alsaciens de ce point de vue n’ont pas montré le bon exemple jusqu’à maintenant. Quant aux élus catalans beaucoup n’ont même pas participé au vote ! Signe d’indifférence ou volonté de ne pas se crisper sur l’opposition au projet initial ?

Une nouvelle étape de la décentralisation se joue maintenant, c’est un moment démocratique important, qui acte la fin d’une conception jacobine de l’Etat, ouvrant ainsi des perspectives de développement aux territoires régionaux, s’ils s’en saisissent. C’est une belle aventure politique, économique et humaine dont les forces vives doivent s’emparer.

Partager cet article
Repost0

Liens