En y regardant de près on ne peut pas dire que la campagne électorale soit sans intérêt, axée sur des sujets secondaires. Certes il est difficile d'avoir une vision globale de ce qui nous attend dans cinq ans mais après les promesses non tenues de Nicolas Sarkozy en 2007 d'une République irréprochable et d'une France de propriétaires, on comprend qu'aucun candidat ne veuille rejouer la musique bisounours d'un avenir merveilleux. D'autant que la crise économique et financière que tout le monde peut constater ferait qu'une illusion d'un lendemain enchanteur ne passerait pas auprès des électeurs.
Pour autant nous avons des débats de fond sur les grands thèmes (fiscalité, énergie, éducation, production, désendettement, croissance), et ces débats débouchent sur des propositions, des engagements, qui nous permettent de faire la différence entre les candidat(e)s. Il faut peut être dépasser les titres des journaux télévisées et les manchettes des journaux, pour lire les pages intérieures, écouter et regarder les émissions politiques. Il y a matière à la réflexion et au choix. A nous de ne pas nous laisser bercer par les sondages et les petites phrases dont raffolent les médias.
Etre citoyen c'est être responsable. En particulier être responsable de ses actes. Celles et ceux qui aujourd'hui se réfugient dans l'abstention démissionnent par paresse intellectuelle, ou par lâcheté devant la crainte de mal choisir. Entre deux maux il y en a toujours un moindre. Prendre ses responsabilités c'est choisir entre plusieurs possibilités. Je ne dis pas que le choix est facile, mais il est un devoir citoyen, contre partie des droits que nous avons. C'est la règle démocratique. C'est parce que nous avons ces droits et ces devoirs que nous sommes une société d'êtres humains libres.
Il nous faut donc sortir de notre enveloppe égoïste où seul nous interésse notre petit monde, nos petits intérêts, pour prendre conscience de l'intérêt général, de l'importance du vivre ensemble, de la nécessaire obligation que nous avons de considérer le monde pour ce qu'il est, et d'oeuvrer au progrès de l'humanité. Il n'est plus possible de continuer à voir le monde à travers le prisme des dogmes politiques, religieux ou économiques. Le dogme c'est la fin de la pensée, le début de la dictature. Ce qui compte ce sont les valeurs. Les engagements politiques, religieux viennent après, ils en sont la conséquence.