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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 07:52

A Londres, pendant que le Labour se radicalise, Cameron doit affronter deux échéances porteuses de risques pour sa politique. La première échéance concerne la question migratoire qui est aujourd’hui un problème mondial (pas seulement européen), qui vient bousculer les options qui étaient les siennes sur ce sujet depuis longtemps. Londres avait réussi à faire assumer par Nicolas Sarkozy la gestion des migrants qui veulent venir outre-manche, dans le cadre d’un accord qui déportait la frontière anglaise en France, nous faisant supporter tous les problèmes inhérents. François Hollande n’a pas remis en cause cet accord, et contre quelques subsides nous continuons à assurer le rôle de garde chiourme pour la Reine et ses sujets. Mais l’importance prise par les flux migratoires ces derniers temps bouscule la conception d’un pays, une île, qui se protégerait d’une vague migratoire non désirée. La dure réalité de ce qu’est le monde se télescope avec l’idéologie nationaliste et protectrice de Cameron. Il vient d’annoncer vouloir prendre une part, à hauteur de 20 000 personnes sur 5 ans. C’est un début, il devra probablement aller plus loin.

La seconde échéance c’est celle du référendum sur le maintien ou non dans l’Europe. Les deux échéances sont liées dans l’esprit de beaucoup de sujets de sa majesté. Certains, peut-être la majorité, veulent se protéger du reste du monde et pensent qu’en quittant l’Europe ils pourront ainsi se prémunir de toute « invasion », n’étant pas soumis à une contrainte institutionnelle. Mais les contraintes de solidarité et d’humanité qu’en font-ils ? Au-delà des règles il y a l’humain. Ce pays qui a joué à fond le jeu de la mondialisation sur le plan économique voudrait aujourd’hui s’isoler du monde. Drôle de vision des choses. L’argent des autres, oui, les autres non ! Ce pays qui a poussé depuis la Grèce antique les règles de la démocratie jusqu’à en faire presque une religion, ne peut pas aujourd’hui conserver cette posture schizophrénique, au risque de perdre toute identité. Le virage radical du Labour avec l’élection à sa tête de Jeremy Corbyn est une réponse à cette schizophrénie Tories.

En France nous n’avons pas à jouer les matamores sur cette question car le gouvernement a tardé à s’emparer pleinement de cette question et l’opinion publique, c’est-à-dire nous les citoyens avons eu une réaction tardive, conséquence d’une photo que nos médias n’ont fait paraître qu’après parution dans la presse internationale. Il est vrai que le débat politique est mené aujourd’hui par la droite extrême et l’extrême droite, c’est-à-dire par Nicolas Sarkozy et la famille Le Pen, Éric Zemmour et Robert Ménard. Où sont les intellectuels ? Où sont les défenseurs des Droits de l’Homme ? Ces voix sont inaudibles ou si peu audibles tant le brouhaha des propos à l’emporte-pièce l’emporte sur la réflexion et l’altruisme. Il y a comme une pensée unique qui s’impose chez nous, remettant en cause nos valeurs traditionnelles, notre Histoire dans ces épisodes les plus vertueux.

Nous nous émouvons, avec raison, devant l’image d’une journaliste hongroise qui donne des coups de pieds aux enfants de migrants, et devant des policiers hongrois qui matraquent hommes, femmes et enfants. Mais qu’avons-nous dit, qu’avons-nous fait devant ces migrants qui sont dans notre espace urbain depuis longtemps, entassés sous des abris précaires le long des stations de métro, ou du périphérique, dans les forêts, ou encore à Calais ? Il est temps de réagir, de faire le constat de nos manquements aux principes sur lesquels notre pays est bâti. Des principes qui ont longtemps donné dans le monde entier une image de la France dont nous pouvions tirer fierté. Nous devons lutter contre le corporatisme, le clanisme, le clientélisme qui ont vérolé notre démocratie, et rabougri notre esprit.

Le progrès de l’humanité ce n’est pas la résurgence de ce qu’il y a de plus sombre dans la nature humaine, mais l’exaltation des vertus qui grandissent l’être humain. Et nous sommes tous, individuellement, comptables de cela pour l’avenir de nos enfants et le souvenir respectueux de nos parents.

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7 septembre 2015 1 07 /09 /septembre /2015 08:35

La question migratoire est au cœur d'un débat européen qui a tardé à se mettre en place. Il a fallu la photo de ce jeune garçon retrouvé mort sur une plage en Turquie pour que les responsables politiques et l'opinion publique européenne prennent conscience du drame qui se déroule depuis plusieurs mois sur les rivages européens et turcs. L'émotion est souvent le déclencheur de réflexions plus approfondies, c'est comme ça !

Il n'empêche que les réactions ont été importantes en Allemagne en particulier, mais que beaucoup d'autres pays européens traînent des pieds, s'ils ne refusent pas tout simplement de prendre en charge cette question. La France n'est pas exemplaire, elle a laissé le leadership humaniste et humanitaire à l'Allemagne, ce n'est pas glorieux pour le pays des Droits de l'Homme. Certes l'Allemagne à un déficit démographique et a besoin de renforcer sa population pour rester une puissance économique dans les décennies à venir, alors que la France a toujours un solde positif qui lui permet un renouvellement de population.

Mais au delà de ces faits démographiques il y a un discours, une attitude, et des comportements qui doivent être mis en avant de manière ferme, pour contrer les comportements racistes, souverainistes et populistes d'une partie de la population européenne et de responsables politiques. Ce n'est pas en mettant l'humanisme sous l'oreiller qu'on le fera progresser, c'est en s'en revendiquant qu'on parviendra à combattre les idées morbides et l'égoïsme. C'est ce que fait très bien Angela Merkel. C'est ce que doivent faire maintenant François Hollande et les autres responsables européens.

Demain nos enfants, nos petits-enfants seront peut être les migrants vers d'autres terres si le réchauffement climatique rend notre pays moins fertile. Demain, comme cela s'est déjà produit dans l'histoire, des guerres, des catastrophes naturelles peuvent transformer complètement des régions, un pays comme la France. Je ne souhaite pas qu'ils connaissent ce que nous faisons subir depuis des mois aux populations du sud qui migrent vers le nord. Les frontières sont une invention humaine, pas une réalité physique, scientifique, ni matérielle.

Faisons en sorte que ce drame humain serve de leçon à l'humanité pour ramener les choses à leur vérité, celle d'une solidarité, d'une fraternité qui unissent tous les êtres humains, quelle que soit la religion, la couleur de peau. Il est de bon ton aujourd'hui d'avoir peur de certains, d'avoir de la haine pour qui ne me ressemble pas. Les zemmour, Le Pen et autres Houellebecq ont fait des petits. Ce comportement est la négation de l'humanité. De tous temps le monde a connu des migrations et des bouleversements technologiques, géopolitiques, ou simplement climatiques. Appliquer la loi de la jungle en réponse à cela c'est appauvrir l'humanité, c'est prendre le risque de faire revenir l'être humain à la bête sauvage.

J'ai une autre ambition pour l'espèce humaine dont la diversité fait la richesse, dont l'unité fait la force. C'est dans ces moments comme celui que nous vivons que se joue l'avenir de l'humanité. Je ne veux pas d'une humanité rabougrie, repliée sur elle-même, qui préfère la mort à la vie, l'égoïsme à l'altruisme. Nous sommes tous frères parce que nous sommes tous humains.

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28 août 2015 5 28 /08 /août /2015 09:34

Après François de Rugy c’est Jean Vincent Placé qui quitte Europe Ecologie les Verts. Le départ de ces deux personnalités est symboliquement fort de sens. On peut ironiser comme le fait Noël Mamère sur la course aux postes ministériels des deux, mais c’est une vision politicienne et autiste du sens de ces départs. Il est intéressant de noter au passage que Noël Mamère a lui-même quitté EELV il y a quelques années, et c’est lui qui monte au créneau pour attaquer les partants ! Comprenne qui pourra. Il se veut peut-être le gardien du temple, la caution morale de l’écologie, mais lui seul le croit.

Il faut savoir qu’il y a eu déjà des départs, je pense en particulier à celui de Christophe Cavard, député du Gard, il y a quelques semaines. Il faut savoir également que tous les sondages réalisés ces derniers temps montrent qu’il y a un fossé entre la ligne politique défendue par EELV sous la houlette de Cécile Duflot et les électeurs écologistes, ce qui éclaire les scores pitoyables réalisés par ce parti dans les dernières élections. Il reste un appareil qui fait de la résistance active, qui prépare une candidature présidentielle qui sonnera la fin politique d’EELV.

Dans ce contexte que des militants veuillent prendre acte de l’impasse dans laquelle le mouvement est engagé, et qui désirent travailler à construire une écologie politique en capacité de peser sur les évènements, cela me semble une bonne chose. Il y a longtemps qu’ EELV sous l’impulsion de Cécile Duflot a pris ce virage gauchiste et populiste qui mène dans un mur. La preuve en est la diatribe récente de Jean Luc Mélenchon contre EELV. Le rêve de récréer un Syriza à la Française se brise sur les ambitions personnelles de Mélenchon et de Duflot. C’est probablement une bonne chose quand on voit ce que devient aujourd’hui Syriza, car on gagne du temps dans la recomposition politique nécessaire à gauche.

EELV est mort. Un beau rêve se transforme en cauchemar. Mais il faut en tirer les leçons pour que cela serve. C’est tout le travail d’analyse qu’il va falloir faire maintenant. Le plus grand regret que l’on peut avoir c’est celui de constater qu’au moment où va se tenir à Paris une grande réunion internationale sur l’environnement, aucun ministre écologiste ne pourra peser sur les orientations gouvernementales. Cette absence d’EELV dans la responsabilité de participer directement à l’organisation de cette manifestation est un vrai faire-part de décès pour ce mouvement.

On se réveille camarades et on se remet au travail.

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26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 06:35

Nous sommes en guerre contre le terrorisme. Certains, dont je suis, ont du mal à employer ce mot de guerre parce que j’ai l’âme pacifique, mais la réalité des attentats, des enlèvements, le nombre de tentatives déjouées, tout cela nous amène à considérer que la soumission à la violence subie ne fera pas disparaître la violence. Il faut donc appeler un chat un chat, et prendre la mesure des choses.

Clausewitz a écrit que la guerre est la continuation de la politique. Je ne sais s’il considérait que cela devait s’appliquer dans tous les cas, mais ce qui est sûr c’est que dans des cas bien précis il faut savoir refuser la violence en employant la violence parce que la politique est devenue impuissante, parce que les valeurs républicaines et démocratiques sont mises en cause. Ce fut le cas par exemple avec la résistance contre les nazis.

Certains, que les comparaisons historiques choquent trouveront que l’occupation nazie de notre pays n’est en rien comparable au terrorisme d’aujourd’hui. Je pense que si, parce que ce terrorisme est interne à notre pays, même s’il trouve son origine à l’extérieur, et il est le résultat de visées politico-religieuses que leurs promoteurs veulent imposer aux autres. Comme l’occupation allemande était la conséquence d’une volonté des nazis d’imposer le racisme et la dictature en Europe.

Dans un cas, aujourd’hui, nous subissons le terrorisme qui s’attaque à nos valeurs, dans l’autre cas nous avons dû combattre ceux qui voulaient nous asservir et nous imposer une politique niant les valeurs humanistes. Dans les deux cas nous défendons nos valeurs. En ce sens Clausewitz a raison, et nous devons prendre toutes les mesures que la situation impose, dans le respect de nos lois et de nos valeurs.

C’est là que se situe le débat démocratique que nous devons avoir. Entre le besoin de se défendre et la nécessité de ne pas renier nos valeurs par une pratique de la violence qui légitimerait le recours à la violence de manière inconsidérée. Ce qui est nouveau dans l’approche de cette question avec les derniers évènements du Thalys, c’est que la question de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme ne se cantonne plus seulement aujourd’hui à une riposte de type militaire (plan vigipirate et mesures de contrôle) mais s’élargit à une responsabilité citoyenne.

Nous sommes en effet tous interpellés par le terrorisme, dans notre quotidien, et nous avons tous une responsabilité à assumer. C’est une approche nouvelle de la lutte contre le terrorisme qui apparaît avec ces actes de « loups solitaires », qui ne le sont pas tant que ça d’ailleurs. Derrière cette forme de terrorisme il y a toujours la volonté d’extrémistes religieux et de fascistes d’imposer une dictature politique, morale, religieuse. Dans notre comportement nous portons les valeurs de liberté et de fraternité. Nous devons prendre pleinement conscience de cela.

Nous devons choisir notre camp. La soumission ou la révolte !

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20 août 2015 4 20 /08 /août /2015 07:28

François Rebsamen s’en retourne à la mairie de Dijon. Voilà une gestion de carrière bien faite. Un petit tour en tant que ministre, retour au milieu du gué. Peu importe les missions ce qui compte c’est la carrière. Mais responsable politique, est-ce un métier ? A voir comment fonctionnent la plupart d’entre eux on peut le penser. N’est-ce pas là un des problèmes qui fait que beaucoup de citoyens se désintéressent de la vie politique et donc des institutions, c’est-à-dire de la démocratie ? Je pense que oui, et c’est pour cela que cette façon désinvolte, à la Rebsamen, de jouer avec les mandats et les responsabilités est particulièrement choquante.

Certains pourraient penser que je suis donneur de leçons, c’est peut-être vrai, mais n’y a-t-il pas des gens qui méritent des leçons, soit parce qu’ils oublient les règles de la tolérance et du respect des autres ? Ou parce qu’ils oublient font passer l’intérêt personnel avant l’intérêt collectif ? Pour moi en politique on ne se sert pas, on sert. C’est ce qui fait que l’engagement politique ne peut se transformer en métier. A gauche, à droite, aux extrêmes, nous avons les mêmes depuis trop longtemps qui occupent les responsabilités de premier plan, qui cumulent, qui forment une caste avec une promiscuité vis-à-vis de certains journalistes qui frise le conflit d’intérêt.

Car ce système politique se nourrit de l’écho que les médias lui accordent. Et les éditorialistes vedettes pérorent sur les chaînes à tout bout de champ, squattent même certains émissions, comme C dans l’air sur la 5 qui doit appartenir à Christophe Barbier et à quelques autres, dont un, Dominique Reynié est passé du côté politique, preuve s’il en fallait de cette connivence entre acteurs politiques et commentateurs. Cela est malsain pour la démocratie qui est malade de cette dérive « people » et de cette « starisation ». Ainsi l’écart se creuse entre les citoyens et la classe politico-journalistique.

Quand l’abstention aura atteint un taux encore plus bas qu’aujourd’hui la démocratie sera morte. Son remplacement est déjà en place avec le cirque médiatique qui installe partout ses chapiteaux, prêt à nous faire passer les « sondages » téléphoniques pour des votes et à remplacer la démocratie par un spectacle populiste du plus fort en gueule. « Bourdin direct » et « les grandes gueules » sur RMC ont ouvert la voie. Parler de tout et de n’importe quoi, par n’importe qui et faire le buzz par des positions qui ne relèvent pas de l’analyse mais de l’émotion porté à son paroxysme, c’est la porte ouverte à la démagogie, à l’outrance comme système politique dominant.

Le grand remplacement qui nous menace n’est pas celui qui hante les nuits de Finkelkraut et de Zemmour, c’est celui de la disparition de la démocratie au profit d’un système qui donne la parole au coup de sang et à l’inculture, comme si la culture était coupable et la réflexion condamnable. Les chaînes télé d’information en continu reprennent ce mode de fonctionnement. Les journalistes devraient se poser la question aujourd’hui du sens de leur métier, et les responsables politiques des conséquences de leurs comportements.

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 07:30

Les filières de l’élevage encore soumises à des tensions dans un conflit que se focalise entre les producteurs et les industriels, du moins une partie d’entre eux qui représentent 30%. Pourquoi le cadran ne s’est pas tenu avec les 70% des industriels qui acceptent les règles édictées par le gouvernement ? Quelque chose doit m’échapper. Au fond, imposer un prix de marché est un peu contradictoire dans une logique de concurrence. Sauf à considérer que la concurrence doit être bannie et à nationaliser toute la chaîne du producteur au distributeur ! Mais beaucoup, les producteurs en premier veulent le beurre et l’argent du beurre pour reprendre un dicton populaire très explicite. Rester libre et indépendant mais exiger des garanties de sécurité. Ce dossier est révélateur des maux de notre société.

Les éleveurs et les producteurs se disent victimes du dumping social des autres pays européens et du poids des « charges » sociales en France. Le Ministre de l’Agriculture a remis les choses à leur place en s’appuyant sur un rapport d’experts qui démontrent, avec les aides conséquentes qui sont distribués en France aux uns et aux autres que le prétendu différentiel n’existait pas en fait pas, ou si peu ! Alors comment se fait-il que les allemands et d’autres soient plus compétitifs sur les prix et sur l’export ? Là encore quelque chose doit m’échapper ! A moins que le problème ne soit pas celui d’un différentiel de coûts mais celui d’une organisation professionnelle qui n’est plus adaptée au marché ? Avec en arrière fond cette question, faut-il s’adapter au marché ou que le marché s’adapte aux désidératas des producteurs et des distributeurs ?

Tous les conflits de corporations auxquels nous assistons en France ces derniers temps tournent autour de cette question. C’est vrai pour les taxis, les hôteliers, les transporteurs ferroviaires, aériens, et bien d’autres corporations. Le contexte économique évolue, les attentes des clients et usagers aussi, les comportements des nouvelles générations vis-à-vis du travail, des services, du mode de vie, l’utilisation d’internet dans tous les actes quotidiens, tous ces éléments font que ce qui a existé d’une manière hier ne peut se prolonger de la même manière demain. Chacun d’entre nous, chaque corporation doit aujourd’hui se poser la question de son évolution, plutôt que de perdre du temps en jacqueries coûteuses pour la collectivité nationale et qui ne font que retarder l’échéance d’une adaptation à mettre en place.

L’Etat doit aussi participer à cette réflexion et cesser de regarder l’immédiateté des choses pour prendre la mesure de l’impact pour demain des décisions qui se prennent aujourd’hui. Même les partenaires sociaux doivent être partie prenante de cet effort de réflexion. Il ne s’agit pas de tout balayer, il s’agit de comprendre le monde qui bouge pour s’y adapter, non pas dans un mouvement de soumission, ce qui se produira si nous ne faisons que « pleurnicher » et gérer l’immédiat sans traiter le problème de fond. Comment faire pour que les valeurs de justice, d’égalité, de solidarité qui fondent notre système social et politique perdurent dans les temps nouveaux qui s’annoncent ? Voilà le défi qui nous devons relever, pour nous, pour nos enfants.

L’immense majorité de la population française n’a pas les moyens de devenir exilé fiscal. Il faut donc faire ici et maintenant ce que nous ne pourrons plus faire plus tard. Si révolution il y a elle se pose en ces termes et non pas dans la violence de manifestations qui ne sont que l’expression archaïque d’une impuissance dont chaque corporation rejette la responsabilité sur l’autre, et sur l’Etat. Dans ce contexte l’opposition fait son beurre sur la misère et le désarroi sans rien proposer qui puisse représenter l’ombre d’une solution pérenne. Notre démocratie a besoin d’un ravalement de façade que tous les gouvernements jusqu’à maintenant n’ont pas fait. Le non cumul et un renouvellement limité, le mandat électif considéré non comme une carrière à gérer mais comme un engagement au service de la collectivité pour un moment donné, l’inégibilité pour toute condamnation pénale. Ces mesures et quelques autres sont incontournables pour sortir d’un système politique clientéliste et clanique.

Voilà quelques réflexions que tous les responsables, à un titre ou à un autre pourraient méditer pendant cette période de vacances. En apportant bien sûr à ces quelques remarques les leurs propres afin de lancer véritablement et d’enrichir un débat qui doit se mener dans le pays de toute urgence.

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6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 07:10

Un lion tué en Afrique, la planète entière s’émeut et le chasseur est condamné à mort tous les jours sur les réseaux sociaux. Des migrants meurent en Méditerranée et à Calais et c’est presque l’indifférence générale, et la condamnation par les « bonnes âmes républicaines » de ceux qui fuient leur pays en guerre ou dévasté par la misère. Le meilleur exemple, enfin non plutôt le pire, ce sont les propos de Nadine Morano (oui, elle doit s’ennuyer en vacances, du moins elle n’en profite pas pour s’instruire) qui compare ces situations à celle des français en 39 qui n’auraient pas quitté le pays. Comble de la bêtise humaine !

Nous vivons une époque terrible, parce que l’égoïsme l’emporte sur la solidarité, l’intolérance sur le respect des autres. Nous pleurons plus sur un lion tué, sur des chiens abandonnés, que nous ne déplorons le sort d’êtres humains, aussi sensibles pourtant qu’un animal, qui subissent la folie humaine, l’insouciance des « nantis » qui ne veulent pas partager. Nous vivons une époque terrible parce que nous n’avons rien appris de notre histoire, et parce que nous nous préparons à vivre dans une société déshumaniser où l’animal aura plus de valeur que l’être humain, où nous érigerons des murs pour nous protéger des malheureux, des miséreux.

Je sais bien que je vais être moqué par toutes celles et tous ceux qui se fichent des bons sentiments comme ils disent, celles et ceux qui n’ont comme intérêt dans la vie que leur quiétude personnelle. Je sais bien que celles et ceux qui portent une affectation particulière à leur animal de compagnie vont me honnir de comparer le sort fait aux animaux et celui fait aux êtres humains. Mais il faut reconnaître que l’actualité propose de ces raccourcis qui ne peuvent laisser indifférent celles et ceux qui ont encore une conscience humaine, le sentiment que l’autre n’est pas mon ennemi.

La voix du Pape est plus écoutée quand elle condamne l’interruption volontaire de grossesse et le mariage pour tous plutôt que quand elle demande miséricorde et solidarité envers les migrants. D’où le constat que la religion est plus un prétexte politique qu’un engagement spirituel. Ce n’est pas nouveau, et c’est en partie pour cela que je suis athée. Mais au-delà des convictions spirituelles de chacun, comment peut-on se voiler la face à ce point devant ces drames humains ?

Notre époque devient celle des murs de la honte qui surgissent un peu partout dans le monde, pour ne pas partager. Murs de la pensée avec le développement du populisme nationaliste et le développement de sociétés de plus en plus autoritaire, repliées sur elles-mêmes, murs physiques en Hongrie, en Israël, à Calais, à Ceuta, aux USA, et dans bien d’autres endroits du monde. Plus besoin de célébrer la chute du mur de Berlin, mettons cela aux oubliettes de l’Histoire.

Et demain avec le réchauffement climatique, les aléas économique et politiques, si nos enfants devaient émigrer vers le nord, quel sort leur serait-il réservé ? Oui je vous fous la paix. Pardon de vous déranger en ce mois d’août estival.

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 07:00

Ce qui se passe ces derniers jours en Israël va-t-il permettre au gouvernement de Tel Aviv de prendre conscience qu’il faut en finir avec la haine envers les arabes d’Israël et des territoires occupés ? La société civile en tous cas réagit aux derniers évènements de manière très forte en condamnant cette violence terroriste : attaque au couteau par un juif ultra-orthodoxe contre la Gay Pride à Jérusalem, un des 6 blessés est mort hier, incendie par des colons d’une maison palestinienne tuant un bébé de 18 mois brulé vif, le reste de la famille étant entre la vie et la mort. Ces évènements font suite à des tentatives répétés d’extrémistes ultra-orthodoxes d’occuper l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem.

Face à ces actions (plus de 10 000 recensés en dix ans par les Palestiniens) la police israélienne a fait preuve jusqu’à maintenant d’une certaine mansuétude. Selon l’ONG israélienne Yesh Din, 85% des plaintes de Palestiniens contre des colons sont classées sans suite ! Ces actions prennent maintenant une tournure extrême, en partie parce que le gouvernement Netanyahu s’est montré non seulement laxiste face au terrorisme intérieur mais l’a de fait encouragé en autorisant chaque jour un peu plus la colonisation, et en refusant d’engager de vraies négociation de paix avec les Palestiniens.

Les manifestations de protestation contre ces actes terroristes ont eu lieu dans tout Israël ces derniers jours. Le chef de l’opposition de centre-gauche, Isaac Herzog a déclaré que « lorsque l’Etat le veut il peut lutter contre le terrorisme » appelant le gouvernement Netanyahu à faire « son examen de conscience », mais aussi l’ex-Président Simon Peres a dit lors d’un rassemblement à Tel Aviv « Celui qui incite à la haine contre les Arabes d’Israël, qu’il ne s’étonne pas lorsqu’on incendie des églises, des mosquées et qu’à la fin on brûle un bébé dans la nuit ». Dans la foulée Netanyahu a déclaré la tolérance zéro face au terrorisme juif et la détention administrative, c’est-à-dire sans charge. Cette dernière habituellement réservée aux Palestiniens permet de mener des enquêtes approfondies.

C’est l’espoir d’une solution négociée entre Palestiniens et Israéliens qui renaît. Mince espoir, j’en ai conscience, mais sur lequel il faut miser, et que la communauté internationale doit soutenir de manière résolue. Barack Obama en particulier tient là une possibilité, enfin, de faire progresser la paix dans cette partie du monde. Les deux parties concernées doivent prendre conscience que c’est avec ses ennemis qu’on fait la paix. Rien ne justifie aujourd’hui que continue cette tension permanente au Proche Orient. La sécurité d’Israël n’est pas menacée. Les Palestiniens dans leur grande majorité aspirent à la paix et en premier lieu le Président Mahmoud Abbas.

Encore faut-il saisir les occasions quand elles se présentent et cesser de reporter à demain les décisions qu’il faudra prendre un jour. La poursuite de la colonisation, encouragée par Netanyahu il y a encore quelques jours, est un obstacle à la paix. Il n’y a pas d’autres solutions que la présence de deux Etats qui s’engagent à se respecter réciproquement. Le Hamas n’est pas en état aujourd’hui de s’opposer frontalement à cette solution. Il reste la question épineuse de Jérusalem, mais il n’y a aucune autre solution raisonnable que le partage de la ville ou d’en faire une ville à statut international qui appartienne aux deux Etats sans appartenir à aucun des deux.

Il est donc venu le temps de la paix. Les responsables politiques en place des deux côtés doivent en être les instigateurs. La communauté internationale, comme elle a soutenu la création d’Israël doit soutenir aujourd’hui le processus de paix entre Israël et la Palestine. Et nous pourrons enfin tourner une page douloureuse de l’histoire du monde.

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 07:54

Quand on voit comment Marine Le Pen dirige son parti, on peut légitimement s’inquiéter sur la manière dont elle dirigerait la France si par malheur les électeurs en décidaient ainsi. Cette femme et son lieutenant Philippot, Monsieur je sais tout sur tout, qui n’arrête pas de donner des leçons à tout le monde, feraient bien de se taire un peu et de méditer sur ce qu’ils sont et ce qu’ils font. Il ne suffit pas en effet d’être grande gueule pour avoir raison. Il ne suffit pas de prétendre avoir raison pour qu’il en soit ainsi. Il ne suffit pas non plus de mépriser les autres pour escamoter la démocratie et ses règles.

Je ne prends pas parti dans cet affrontement entre le père et sa fille, car je n’ai pas à choisir entre l’original et la copie qui se met du maquillage pour paraître présentable. Il s’agit d’une bagarre de pouvoir au sein d’un parti qui n’arrive pas à cacher sa réalité profonde. Qui plus est au sein d’un clan familial, ce qui donne une piètre idée de la conception qu’ils peuvent avoir l’une et l’autre de la famille ! Quoi de plus révélateur que les actes, au-delà des discours ? Rien. Les actes révèlent la réalité profonde et les discours ne sont qu’une peinture de façade qui ne résiste pas à l’usure du temps.

Il faut espérer que ce qui se passe dans le clan familial Le Pen va ouvrir les yeux à tous ces électeurs prêts à accorder leur voix à un parti qui ne vit que dans la haine et l’affrontement, y compris dans le cercle familial restreint qui le dirige. Je peux comprendre le découragement, voire le rejet d’une grande partie des électeurs pour les partis de droite et de gauche qui n’ont pas su s’adapter à temps à l’évolution du monde et des mœurs. Mais, cahin-caha, ces partis-là maintiennent un niveau de fonctionnement démocratique et des règles de gouvernance qui assurent un minimum de stabilité et de transparence dans la vie politique du pays. Il faut se battre pour que ce minimum tende au maximum, mais ce n’est pas en passant par la case populisme et extrémisme que cela se fera.

Beaucoup de citoyens se lassent du compromis et aspirent à du radicalisme. Ils pensent qu’en adoptant des solutions expéditives les choses vont s’améliorer sur tous les plans. C’est une grave erreur. L’histoire nous enseigne que l’extrémisme nous mène toujours à la guerre et à la régression sur tous les plans. C’est dans l’art du compromis que réside la sagesse humaine. Et le compromis ce n’est pas refuser de choisir, de trancher, c’est le faire au terme d’un processus démocratique, prenant en compte les avis différents en tentant une synthèse. Bien évidemment un point de vue l’emporte sur un autre, mais dans le respect de l’autre et avec le souci de n’humilier personne.

La tolérance est plus difficile à exercer que l’intolérance. C’est pour cela que la démagogie trouve autant d’adeptes, dans u monde en pleine évolution. Mais pour autant céder à la facilité de l’intolérance c’est prendre le risque de se retrouver demain dans un système autoritaire qui ne laissera pas la place à la discussion, à la concertation, au libre choix, mais imposera tout à tous. Moi je ne veux pas de cette société-là pour moi, pour mes enfants. Mes ancêtres se sont battus pour la liberté dont je dispose aujourd’hui, je ne suis pas prêt à la brader pour la satisfaction égoïste de quelques nostalgiques de l’intolérance et de l’inégalité.

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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 08:08

Les éleveurs et producteurs de lait ne vont pas lâcher prise. Ils tiennent le gouvernement par…. le cou, ils vont tout faire pour obtenir le maximum d’aides tout en déclarant qu’ils veulent juste vivre de leur travail. C’est la tactique habituelle de la FNSEA qui fait bloquer les routes par des agriculteurs au bout du rouleau du fait d’un système à bout de souffle, pour des aides supplémentaires qui cachent le fait que la FNSEA veut que rien ne change car elle vit de ce système.

Les agriculteurs ont raison de se lever contre les effets d’un système qui n’a pas de sens, mais pour être cohérent ils devraient demander des comptes à la FNSEA qui empêche toute évolution de ce modèle économique à bout de souffle. Ils devraient porter un nouveau modèle économique qui se développe déjà grâce à des agriculteurs qui ont compris que le monde change et qu’il faut changer avec.

Les choses en fait sont simples, soit on copie par exemple le modèle de la ferme des 1000 vaches, avec des bêtes qui ne sortent plus et une mécanisation poussée à l’extrême, soit on organise des circuits courts et la gestion par les producteurs eux-mêmes de la transformation et de la distribution. C’est un mouvement qui existe déjà en particulier en Italie et en Belgique, et même en France. Allez demander à ceux qui en vivent s’ils sont en crise.

Je ne conteste pas le fait qu’il faille régler la situation financière de celles et ceux qui sont au bord de la faillite, mais cela n’aura de sens que si est posée en même temps la question du modèle économique. Et ce sont les agriculteurs et leurs organisations syndicales qui doivent porter la réponse, et sortir de cet éternel mouvement de désignation du bouc émissaire, les grandes surfaces, les industriels, et bien sûr l’Etat, la « vache à lait » des agriculteurs, avec les impôts de tous et les aides européennes.

Si cette réflexion n’est pas menée par les agriculteurs eux-mêmes, les aides apporteront une réponse de court terme, et dans quelques mois le problème se reposera de nouveau. Parce que c’est la logique de ce système, parce que le productivisme c’est la mort de l’agriculture, c’est de l’industrie soumise aux règles du marché mondial. Dans cette logique, le maillon faible c’est le producteur.

Il n’est pas facile de prendre une telle position quand les tracteurs bloquent les routes, quand tant agriculteurs sont au bord de la faillite. Il n’est pas facile de prendre une telle position quand les médias font passer l’émotion (justifiée) avant la réflexion. Mais il est responsable de poser le problème, avec l’espoir que, l’émotion passée, les aides donnant un peu d’oxygène, toutes les parties prenantes, et les agriculteurs en premier lieu prendront leurs responsabilités.

Si rien ne change notre agriculture est condamnée. C’est au producteur de prendre le pouvoir sur la transformation et la distribution. C’est au producteur de réorganiser la filière. Cela est vrai aussi bien pour l’élevage que pour le lait. C’est la logique de l’économie libre. Ou alors il faut revenir à un système soviétique et nationaliser la production. Agriculteurs vous avez la parole, prenez là, pas seulement pour colmater un système qui se meurt mais pour être force de proposition. En aurez-vous la volonté et le courage ?t le gouvernement par les c... l

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