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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 08:30

Le choc est dur pour la gauche, mais pas plus que pour la droite aux élections intermédiaires quand elle était au pouvoir. Ainsi va notre démocratie qui veut que le peuple désire toujours un changement par rapport à ce qui est établi. Plusieurs raisons à cela. Une inadaptation structurelle de notre économie au monde globalisé qui nous pénalise. Il faut réformer, mais cela ne peut se faire que progressivement au risque de pousser massivement les électeurs vers les extrêmes, car notre pays est en réalité profondément conservateur et ne voit l’intérêt des changements qu’une fois mis en œuvre. Ce qui explique les atermoiements des équipes au pouvoir et l ‘exacerbation des peurs par les opposants. Nous vivons sur ce système depuis la fin des trente glorieuses. Notre pays de ce point de vue n’est pas mature. On peut même dire qu’il est profondément ancré dans une vision de rétroviseur plus que dans une vision d’avenir. Le peuple français défend la démocratie certes, mais si cette démocratie pouvait être dirigée par un élu autoritaire qui impose tout en garantissant le bien-être, ce serait mieux !

La deuxième raison c’est que notre système de protection social coûte cher et qu’en réduire les coûts de manière drastique serait le remettre en cause, ce que personne ne veut, du moins dans les discours. Le prix à payer est de ne pouvoir prendre des décisions brutales et de jouer sur le temps et tous les indicateurs pour sauvegarder l’essentiel du système tout en lui apportant des correctifs qui en améliorent le fonctionnement. Ce sont des choix à faire qui ont un coût politique, comme avec les généralistes qui veulent continuer à bénéficier d’être en même temps des fonctionnaires de fait de la Sécu, ce qui garantit un revenu et des avantages acquis, et conserver un aspect libéral dans l’implantation, le temps de travail, et les modes de paiement (refus du Tiers payant généralisé). C’est le triomphe du corporatisme qui se fait au détriment de l’intérêt général. Ce corporatisme est encore une réalité prégnante en France, ce qui explique que l’esprit pétainiste véhiculé par une partie de la droite républicaine et le FN gagne du terrain.

Enfin la troisième raison, c’est l’état de notre classe politique. Clientéliste, clanique, cumularde comme aucune autre au monde. L’état de cette classe politique constitue le principal point de blocage de notre démocratie. C’est une préoccupation démocratique de premier plan, car cela renforce le côté clientéliste et clanique, et provoque un rejet de plus en plus important de la part des électeurs qui mettent tout le monde dans le même panier, ignorant les différences de contenu programmatique, et profite à ceux qui n’ont pas encore été au pouvoir, le FN, dont beaucoup attendent un renouveau dans la pratique politique. Et nous sommes coincés car demander à celles et ceux qui profitent des privilèges d’élus de se remettre en cause c’est peine perdue. Aussi aucune réforme en profondeur n’est possible sur le cumul, sur le renouvellement des mandats, sur le rôle des partis politiques, sur le contrôle citoyen des mandats électifs.

La marge est étroite donc. Et de ce point de vue je considère que le gouvernement actuel gère plutôt bien toutes ces contradictions. On pourra l’apprécier d’autant mieux si les résultats sont là dans les mois à venir. Sinon la France s’offrira au national-populisme. Tout pourrait être mieux, c’est vrai, j’en suis conscient, mais nous devons apprendre à apprécier ce qui est positif, sans jeter le bébé avec l’eau du bain, et à militer pour améliorer ce qui peut l’être, en particulier concernant les réformes des pratiques politiques et des territoires, la réduction des inégalités, sachant qu’en France aujourd’hui on ne peut pas parler d’austérité comparé à ce qui se passe dans d’autres pays européens. Grâce à notre système de protection sociale nous contenons les inégalités, il faut maintenant travailler à les réduire, et cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. Mais l’intention et des premiers actes sont là. Pourquoi changer en cours de route ? D’autant que nous ne pouvons pas donner à chaque élection intermédiaire un statut de référendum, au risque de dénaturer complètement nos institutions.

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 08:27

J’avais pensé recevoir une bordée de critiques, si ce n’est d’injures après mes propos sur Michel Onfray, tant l’homme est adulé des médias et vénéré par beaucoup comme un philosophe de référence. Au contraire j’ai reçu beaucoup plus d’approbation que de critiques. Comment cet homme si brillant peut-il susciter un tel rejet alors que ses idées correspondent à l’air du temps ? J’en suis d’autant plus surpris que je me retrouve dans beaucoup de ses idées.

Ce qui pose problème c’est l’excès de médiatisation qui privilégie la phrase, le bon mot, et il faut bien reconnaître qu’il semble trouver du plaisir à cet exercice. En conséquence de quoi il apparaît comme n’importe quel politicien en mal de reconnaissance, ou en jouissance de renommée, les deux choses se rejoignent d’ailleurs, pour la satisfaction d’un ego qui en demande à un certain moment toujours plus.

On apprend ainsi au détour d’un énième émission que Michel Onfray ne vote pas. C’est son droit, mais pour quelqu’un qui affiche des prises de position sur tout et donc sur la politique cela peut paraître pour le moins étrange, d’autant que ce n’est pas le doute qui embarrasse sa pensée. Le doute il n’en n’a point. Il assène sa parole comme parole d’évangile. Alors que vise Michel Onfray dans son non vote, au moment où le risque extrémiste se pointe ?

Il ne peut se retrancher derrière la philosophie pour justifier cet acte, d’ailleurs il ne le fait pas. Il assume en disant que tous les partis actuels, même ceux qu’il a adoré comme le parti de gauche, ne visent qu’au maintien du capitalisme. Il considère alors qu’il faut laisser le chaos politique s’installer, et que de ce chaos sortira une société nouvelle, où les rapports humains ne seront plus basés sur l’aliénation et la subordination. Utopie ? Oui, et l’utopie est utile à l’être humain pour dépasser des contradictions, des blocages culturels, sociaux, politiques.

Cette manière de penser fait référence pour moi à plusieurs choses. Le message du christ tel qu’il est rapporté dans les Evangiles et qui promet un avenir radieux… au ciel. Ou bien les comportements de la gauche dans les années 30 en Allemagne, un peu plus tard en France, qui ont laissé s’installer au pouvoir le nazisme, le pétainisme avec toutes les conséquences que nous avons subi par ce fait. L’abandon du combat pour le progrès humain en acceptant la venue du pire avec l’espoir du mieux… merci, on a déjà donné, que ce soit avec les religions ou avec la politique.

En adoptant ce comportement Michel Onfray annonce la défaite des idées et s’en remet aux aléas de la vie politique. Inch Allah ! Il se replie sur lui-même, sur sa propre jouissance au détriment de celle des autres. Ce n’est pas le premier intellectuel qui s’avoue vaincu. D’autres avant lui comme David Henry Thoreau, n’ont pu assumer de se confronter au débat d’idées et se sont réfugiés dans un isolement qui apporte probablement une satisfaction au plan individuel mais qui ne résout rien concernant la nécessaire transition d’une société inégalitaire et injuste à une société de parfaite harmonie.

Je respecte cette démarche, après tout c’est son droit. Mais ce que je vis mal c’est cette propension à avoir réponse à tout, sur tout, sans que le moindre doute ne l’effleure. Défaite de l’esprit ? Peut-être bien. Incapacité intellectuelle à apporter réponse aux contradictions qui l’assaille et qui assaille notre monde, et qui fait qu’il se réfugie dans un sectarisme qui irrite les esprits libres ? Probablement. Mais ne pas avoir les répondes est-ce si grave si on a les questions et des éléments qui peuvent enrichir le débat d’idées. Ce qui fait la force de l’humanité ce n’est pas la capacité propre d’un seul, aussi brillant soit-il, c’est la capacité collective qui s’agrège pour donner une volonté.

Il continuera à écrire des livres, avec ce désir d’être iconoclaste. Il continuera à fréquenter les studios et plateaux des médias pour sa satisfaction personnelle. Il continuera probablement aussi à délivrer la bonne parole à son université populaire. Mais quel apport pour aujourd’hui, pour résoudre la question de la transition d’un monde qu’il faut améliorer à un monde amélioré ? C’est sur ce point que je regrette la position de Michel Onfray sur le vote et sur le rôle qu’il entend se donner en se retirant sur le mont Aventin.

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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 08:18

Les résultats du premier tour des élections départementales sont maintenant connus. Il est venu le temps de l’analyse, une analyse encore à chaud. Le premier constat c’est celui d’une victoire de l’UMP/UDI qui devance nettement le FN, contrairement aux sondages d’avant vote qui donnait un coude à coude serré entre les deux blocs, celui d’une droite qui penche de plus en plus vers l’extrême et celui d’une extrême droite qui a su mettre du « social » dans son discours au point de paraître parfois à gauche de l’UMP. Le poids des centristes pèse peu dans l’attelage de droite en ce qui concerne les idées, mais suffit électoralement à faire la différence avec le FN. Cette victoire de l’UMP demande quand même à être confirmée au second tour car il y a beaucoup de triangulaires, plus que ce que prévoyaient les sondages, et dans cette perspective tout est possible, une chose et son contraire.

Le deuxième constat c’est celui de la progression territoriale de l’implantation du FN, au-delà des résultats quantitatifs. Cette progression s’explique par le fait qu’une partie de l’électorat de droite préfère l’original à la copie. On le voit particulièrement à Perpignan où le maire UMP Jean Marc Pujol qui avait lancé ses équipiers municipaux sur la ville avec l’espoir dans la foulée de sa victoire à l’élection municipale de transformer l’essai, ce que Saurel, à gauche est en voie de réaliser sur Montpellier. Or les équipiers de Pujol n’arrivent pas à percer, cela est flagrant dans le quartier du Moulin à vent, haut lieu de l’alduysme des années passées et qui voit le FN occuper la première place. Lieu d’une communauté pied-noir importante ce quartier, malgré les avances grossières de Pujol, a préféré se tourner vers le FN dans le souvenir des généraux putschistes.

Enfin, troisième constat, celui d’une défaite moins pire qu’annoncée pour le PS dont il faut atténuer les effets en regard de l’extrême division de la gauche dans cette élection. Un élément révélateur là aussi sur les Pyrénées-Orientales, c’est que le PS peut espérer conserver le département car il se retrouve dans la plupart des cantons soit dans une triangulaire en position favorable, soit confronté au FN. Certes l’UMP ne veut pas de front républicain car pour ses dirigeants le FN et le PS c’est la même chose. Il n’en va pas de même pour beaucoup d’électeurs de droite, ce qui laisse un espoir sérieux à la gauche de conserver ce département. Sachant qu’ici comme ailleurs il y aura un troisième tour pour l’élection des présidences départementales et que là aussi on peut s’attendre à des surprises, heureuses ou malheureuses quand on a en souvenir l’alliance de Jacques Blanc et du FN à la Région Languedoc Roussillon.

Voilà les trois constats que je peux faire, sachant que des tractations vont avoir lieu, nationalement et localement. Si la gauche est unie elle peut limiter la casse. L’UMP a moins de réserve de voix que la gauche au plan national et a donc déjà mangé son pain blanc. Ce qui n’est pas le cas au plan local où elle a déjà mangé son pain noir. C’est le FN qui a récolté la mise.

Il n’est pas inutile de revenir sur l’objet de ce vote, le département et son rôle. Si on ne connaît pas précisément les compétences qui en définitive seront assignées au département on sait que la clause de compétence générale n’en fera pas partie, et c’est déjà une bonne chose, une clarification qui s’avérait nécessaire pour responsabiliser chaque collectivité dans ses compétences et économiser à chaque niveau. Peu de partis ont précisément parlé de programme dans ce premier tour qui a été « nationalisé » par tous, y compris par les médias. Cela a profité au FN qui n’a pas véritablement de pensée politique sur la gestion locale.

Les exécutifs départementaux devront demain prendre en compte la donne économique et sociale qui s’impose à notre pays, entre le souci de réduire la dette et d’économiser, et celui de veiller à ce que les plus démunis ne se trouvent pas jetés sur le bas-côté. C’est toute une vision d’une réalité mondiale qui doit être prise en compte dans la gestion locale, parce que le monda va ainsi et qu’on ne le changera pas d’un claquement de doigt.

On peut continuer à considérer que la finance est l’ennemi du progrès et de la justice sociale tout en prenant en compte les choses telles qu’elles sont et essayer de les modifier progressivement en maintenant un équilibre difficile entre gestion rigoureuse et politique sociale. C’est ce que fait le gouvernement actuel. Certes, c’est plus facile de lancer des anathèmes, de faire des discours sur des principes, que de mettre les mains dans le cambouis. Tsipras en Grèce s’en rend compte tous les jours.

Nous devons donc choisir entre la démagogie des discours de campagne et la réalité d’une gestion locale et nationale qui ne peut ignorer le monde tel qu’il est. Le vrai choix au niveau départemental c’est celui d’une gestion rigoureuse du budget, et d’une politique qui réduise les inégalités au lieu de les accentuer. Le vrai choix c’est aussi entre celles et ceux qui travaillent au rassemblement des citoyens et celles et ceux qui divisent, stigmatisent, par la haine et le racisme. Et nous ne devons pas oublier que notre démocratie, qui est malade d’une pratique politicienne qui voit le cumul érigé en règle et l’accaparement des mandats par des personnes qui sont plus dans une logique de carrière que dans une logique de service aux citoyens. Dans le vote FN nous payons aussi cela. Les démocrates et les républicains doivent donc se mobiliser pour exiger des élus un changement radical de comportement. Et dans cette exigence il faut aussi inclure le fait que les partis doivent cesser d’être accaparés par des clans, de pratiquer un clientélisme exacerbé. Les partis doivent ouvrir portes et fenêtres pour permettre aux citoyens de s’engager sans devenir des affidés.

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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 08:54

La médecine libérale menacée ? C’est ce que nous disent les syndicats des médecins généralistes qui ont organisé une manifestation dimanche dernier à Paris, avec l’apport d’étudiants en médecine, de spécialistes, de pharmaciens, et d’infirmiers. Mais qu’est-ce que la médecine libérale ? En quoi est-elle libérale ? Ce sont bien là les questions préalables à toute réflexion sur le thème. Est-ce la liberté pour les médecins de s’installer où ils veulent. Oui. Ce qui fait qu’il y a des « déserts » médicaux de plus en plus importants en France, et pas seulement dans les campagnes. Est-ce la liberté de travailler à leur rythme ? Oui ce qui fait qui beaucoup d’entre eux ne sont pas accessibles tous les jours de la semaine, et je ne parle pas du week-end. Est-ce le droit de prescrire des médicaments sans retenue et d’oublier les génériques ? Oui. Quitte à rendre certains patients « addicts » à des traitements qui produisent des effets secondaires parfois plus insupportables que la maladie elle-même, et qui ne donnent pas toujours les résultats escomptés. Est-ce le droit de refuser les plus démunis, ceux qui ont la CMU ? Oui, trop d’exemples attentent de cela.

Et la seule réflexion à avoir c’est de savoir si ce libéralisme-là est bon pour le patient. Non, il ne l’est pas. Les médecins libéraux qui manifestent le font par réflexe corporatiste, qui peut avoir sa légitimité, mais ils ne doivent pas prendre dans leur filet de défense les patients qui trop souvent sont obligés d’aller aux urgences pour des problèmes qui relèvent de la médecine libérale, ou qui doivent patienter de longues heures dans des salles d’attente ou de longs jours pour un rendez-vous. Le parcours de soins dans sa définition théorique est bien pensé. Dans la pratique, la clé d’entrée étant le médecin généraliste, c’est par là, dès le départ de ce parcours, que les choses tournent mal. Il faut donc que la profession de donne les moyens de répondre aux attentes des patients. Si la profession ne le fait pas, c’est aux pouvoirs publics de prendre les dispositions nécessaires. Car la médecine libérale n’a de libérale que le nom, De fait les médecins font partie d’un système intégré dans lequel aujourd’hui ils ne remplissent pas le rôle qui est le leur.

Deux points font en plus particulièrement conflits en ce moment, sur lesquels se focalisent la colère d’une majorité de médecins. La généralisation du Tiers payant. C’est une mesure pour les patients, vous et moi. Elle est déjà appliquée dans beaucoup de structures médicales, et en particulier dans les pharmacies. Je n'ai pas remarqué que cela pose problème aux pharmaciens, ou alors ils le découvrent après coup, en se disant que si les généralistes gagnaient sur ce plan ils pourraient revenir en arrière. Mais alors les patients se retrouveraient comme les cocus de l’affaire ! Le Tiers payant généralisé c’est faciliter l’accès aux soins pour tous, sans obstacle financier. Je sais que les médecins nous disent qu’ils savent garder un chèque quelques jours dans le tiroir. Mais pensent-ils à la dignité d’un patient qui doit demander à un médecin de ne traiter son chèque qu’à partir d’une certaine date ? Ce qui fait que beaucoup de gens ne vont pas consulter, ce qui est catastrophique pour la question sanitaire.

L’autre point c’est celui de la rémunération des médecins. Soulevons un leurre. En effet le montant payé par le patient cache de nombreux financements par la Sécurité Sociale en faveur des médecins conventionnés à honoraires négociés. Depuis 1980, année de la création du secteur à honoraires libres, l’assurance maladie paie directement l’essentiel des cotisations sociales des médecins qui respectent les tarifs négociés. S’est ajouté, outre la rémunération par feuille de soin électronique, le paiement de forfaits médecins traitants de 5 euros par an et par patient référencé ou, 40 euros si le malade est en affection longue durée. La convention signée le 26 juillet 2011 entre l’assurance maladie et les syndicats de médecins introduit une rémunération basée sur des objectifs de santé publique à hauteur de 4000 euros en moyenne pour l’ensemble des médecins concernés. Au total, le montant payé par le patient, 23 ou 28 euros, « rapporte » en réalité plus de 30 ou 39 euros suivant la spécialité. Les médecins, et les médias, ne donnent jamais cette information. Etrange, non ?

Alors où est le libéralisme dans tout cela ? Une vieille chimère qui fonctionne pour les médecins en faisant croire aux patients que c’est cela qui donne une garantie de bons soins. Mais nous patients ne devons pas tomber dans le piège. Est-ce que les anglais, les belges, les hollandais sont plus mal soignés que nous ? Non. Nous avons besoin de médecins, c’est un impératif social et sanitaire. De médecins qui remplissent pleinement leur rôle dans la société, et reconnus comme tels, parce que ce rôle est essentiel dans notre système de santé et plus largement dans notre système de protection sociale. Ce système souffre avec la crise, mais il est encore un des meilleurs au monde, en atteste le regard que tous les pays européens et les USA portent sur lui, avec l’excellence de la recherche qui nous est également reconnue dans le monde entier. D’autres questions devront inévitablement être soulevées pour remettre en état un système à bout de souffle, paiement à l’acte ou forfait, numérus clausus, conditions/contraintes d’installation, formation continue, mais aussi plus largement des questions concernant l’assurance maladie et les mutuelles sur leurs capacités à gérer le Tiers payant de manière satisfaisante en application des engagements prévus par la Loi à venir, et sur le taux de prise en charge des soins dentaires et d’optique.

Ce n’est pas la société qui dévalorise les médecins, ce sont eux-mêmes qui se dégradent dans des combats d’arrière-garde. Ils ont donc entre leurs mains le pouvoir de retrouver la place et la reconnaissance qu’ils sont en droit d’attendre de la société. Chaque citoyen ne peut que le souhaiter car nous sommes tous des patients de notre naissance à notre mort. Nous avons besoin de médecins formés, disponibles, qui organisent et suivent le parcours de santé. Beaucoup d’ailleurs le font déjà, pourquoi une majorité devrait craindre d’évoluer ? Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas avec des slogans de carabins que les choses vont évoluer.

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 08:12

Robert Ménard, Maire de Béziers, proche du FN, vient de donner le nom d’une rue de la ville à Hélie Denois de Saint-Marc, un militaire qui avait pris part au putsch des Généraux à Alger. Cette rue était celle du 19 Mars 1962, date des accords d’Evian qui mirent fin à la guerre d’Algérie. Tentative pour créer un communautarisme « pied noir » ? De rouvrir des plaies ? Jean-Marie Le Pen, jamais en mal de répartie a répliqué à Manuel Valls qui condamnait le geste du maire de Béziers, qu’il était lui « de vieille souche morbihannaise » alors que « Manuel Valls n’était devenu français qu’à l’âge de 20 ans ». Il y a donc pour le FN des français qui doivent des droits différents selon leurs origines. Ce même FN dit vouloir lutter contre le communautarisme. En fait le FN est contre le communautarisme des autres, sauf du sien ! Chacun appréciera.

Quelques heures avant c’est Marine Le Pen qui se déclarait favorable à la peine de mort. Or là où elle est appliquée, encore, il n’y a pas moins de crimes et de délits ! Le recours à la peine de mort c’est l’arme des dictateurs, des fanatiques religieux, et de celles et ceux qui considèrent que l’Etat doit se venger. Nous avons en France une autre idée de l’Etat, une autre approche de la justice humaine. Là encore tentative de diviser les français, alors que ce débat a eu lieu et a mené à l’abolition de la peine capitale. Une nouvelle plaie ouverte pour imposer un retour en arrière, une régression. Décidément les solutions du FN sont toutes des solutions du passé, de vengeance idéologique.

Le FN dans les dernières élections n’a pas fait beaucoup plus de voix qu’avant, mais l’augmentation du taux d’abstention lui permet d’augmenter son poids relatif. L’abstention profite plus au FN qu’aux autres partis parce que les électeurs du FN sont plus mobilisés que les autres. On peut comprendre les raisons de s’abstenir des autres… sauf que l’abstention profite à ceux que dans leur immense majorité les abstentionnistes rejettent, c’est-à-dire ceux qui portent des idées extrémistes. Le non choix est quand même un choix, de fait.

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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 08:33

Un nouveau comique dans la bande de joyeux lurons qui tentent de nous divertir. Il faisait son premier spectacle hier à Belfort, dans un one man show sinon écrit, du moins inspiré par Laurent Gerra tant la ressemblance était grande. Les places sont chères car les humoristes sont nombreux à vouloir divertir. Celui-là a toutefois une particularité, il vient du monde de la politique, il a même été président de la République, et est aujourd’hui patron de l’UMP. Cette reconversion professionnelle peut s’expliquer par le fait qu’à l’UMP il ne trouve pas le plaisir qu’il escomptait y trouver. Et la politique c’est tellement aléatoire, alors autant prendre des risques dans un autre métier.

Les spectateurs ont eu droit à un véritable stand up, qui respectait les codes du genre. Un professionnel qui sait ménager ses effets. Il y a juste un bémol, c’est qu’on ne sait plus aujourd’hui si c’est le comique qui fait de la politique, ou le politique qui fait le comique. La confusion des genres risque de nuire au politique et au comique. Il va falloir choisir M. Sarkozy. Je sais que vous êtes adeptes du cumul, mais il y a des situations où le cumul peut empêcher l’éclosion du comique ou la réussite du politique. Le choix est cornélien, je le sais, mais il me semble indispensable. Qu’êtes-vous aujourd’hui ? Dans quel genre êtes-vous le plus à l’aise ?

Je peux vous faire une suggestion. Si vous souhaitez vous lancer dans la carrière artistique de comique, pour laquelle vous avez de vraies dispositions, vous pourriez étoffer le spectacle avec une deuxième partie, où vous pourriez inviter une chanteuse. Succès garanti, l’humour et la chanson, rire et chanson en quelque sorte, vous gagnez sur tous les tableaux. Ce serait une belle reconversion, et je ne doute pas que vous pourriez trouver aisément une chanteuse pour vous accompagner dans vos tournées des scènes du pays.

Vous savez, l’UMP s’en remettra. Et la France n’en souffrira pas trop je pense. Maintenant si vous persistez à vouloir faire de la politique, je ne saurai trop vous conseiller de le faire sérieusement, et de quitter ce ton badin, cet humour qui n’incite pas à la réflexion, parce que les problèmes que connait notre pays méritent une attention et un sérieux qui ne peuvent coexister avec la légèreté des propos et l’absence de réflexion politique. C’est une chose trop sérieuse la gestion d’un pays pour la confier à quelqu’un qui n’y croit plus. Et cela se voit que vous ne prenez plus votre pied avec la politique.

Vous le dîtes et c’est vrai, finalement vous avez changé. Vous n’arrivez plus à vous passionner pour la politique que vous réduisez à un jeu de scène, à des petites phrases rigolotes, à des propos mensongers, mais peu importe plus c’est gros plus ça fait rire. Qu’un avocat d’affaires (tiens, collègue à M. Macron que vous attaquez sur son expérience de banquier !), Président de la République, Président de l’UMP se reconvertisse en comique n’est ni scandaleux, ni déshonorant, c’est au contraire quelque chose qui montre qu’on peut se reconvertir à tout âge. Il suffit d’en avoir la volonté.

Bonne chance pour vos prochaines tournées !

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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 07:59

Monsieur Onfray, excusez Monsieur Valls de vous avoir mis en cause. Je reconnais c’est un crime de lèse-majesté. Vous qui faites le bonheur des médias, qui avez gagné le titre de meilleur philosophe de sa génération, se trouver mis en cause par un personnage politique probablement inculte, de toutes façons pas à votre niveau, cela est particulièrement vexant. Que Monsieur De Benoist et vous dialoguiez dans le meilleur esprit qui soit, cela est normal entre gens de culture et de savoir. Rien d’étonnant donc à ce que vous fassiez une publicité, gratuite je pense, à ce penseur de l’extrême droite qui a été de tous les combats pour un renouveau de la pensée de la droite dans ses aspects les plus extrêmes. Personnage assez difficile à saisir pour qui l’anti impérialisme américain reste l’élément clé pour comprendre sa pensée, associé à un rejet de l’Europe. C’est probablement ce qui vous lie, au-delà des clivages obsolètes droite/gauche. Mais alors pourquoi vous revendiquez vous de la gauche, à un point même que hors de votre cadre de référence il ne peut y avoir d’autre gauche réelle. Cela me paraît un peu sectaire, si vous m’autorisez à porter ce jugement sans encourir de votre part une réponse cinglante, même si familière.

Je conçois que votre notoriété vous permette de désigner ce qui est de gauche et ce qui ne l’est pas, car vous êtes celui par qui la vérité passe. Je ne conteste pas vos engagements, en particulier sur la laïcité, et l’apport qui est le vôtre sur ce plan. Je ne conteste pas non plus le formidable travail de vulgarisation de la philosophie et de l’histoire, entre autres thèmes, que vous faites autour de l’université populaire. Cela vous donne probablement le droit de traiter de crétin qui vous semble correspondre à cette définition, fut-ce le premier Ministre du pays. Mais quand même ne croyez-vous pas que vous y aller un peu fort, si vous me permettez de porter cette question avec l’humilité de mise ? En effet Monsieur Valls dans sa supplique aux intellectuels a montré sa méconnaissance de ce milieu, mais n’avait-il pas au cœur un appel à l’aide pour comprendre la complexité du monde dans lequel nous vivons ? Je suis conscient qu’il y a les intellectuels, qui plus est médiatiques, et les autres. Je fais partie des autres et je ne suis pas certain d’avoir qualité à intervenir dans ce débat, aussi j’y vais sur la pointe des pieds.

Le dialogue vous le réservez à ceux qui sont à votre niveau, comme Monsieur de Benoist. Pour les autres, pour beaucoup d’entre eux vos lecteurs, vous n’avez qu’injonction, que vérité et qu’insulte, même familière. Certes, il ne faudrait pas que j’exagère dans un sens ou dans l’autre, vous participez du mouvement d’idées dans ce pays avec une énergie incontestable et un savoir qui demande respect. Mais…, ces mais qui compliquent les choses, ne pouvez-vous pas de temps en temps avoir un doute sur les affirmations que vous assénez au bon peuple qui manque de culture ? N’avez-vous pas l’humilité pour dialoguer avec d’autres que ceux de votre milieu intellectuel ? Je sais que pour vous la culture ne s’embarrasse pas des petites préoccupations politiciennes et domestiques. Je suis convaincu d’ailleurs que vous laisserez votre empreinte pour les générations à venir parce que vous vous inscrivez dans un courant qui sait convaincre sans mettre les mains dans le cambouis. C’est votre force probablement. La prétention de Monsieur Valls c’est de vouloir régler en quelques mois des années d’incurie et de gabegie, et d’appeler la société dans toutes ses composantes à participer à cet effort. Quel prétentieux en effet !

En définitive je me pose une dernière question, qui résume toutes celles que j’ai pu jusqu’à maintenant ébaucher avec prudence pour ne pas me faire traiter de crétin. De qui êtes-vous l’idiot utile ?

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 09:05

M. Onfray, excusez M. Valls de vous Avoir mis en cause. Je Reconnais Ce EST UN crime de lèse-majesté. Vous qui faites le bonheur des Médias, Qui Avez Gagné le titre de Meilleur philosophe de sa génération, Se trouver mis en cause par l'ONU personnage politique Probablement inculte, de toutes ses Façons pas à Votre niveau, CELA EST particuliérement vexant. Que M. de Benoist et vous dialoguiez Dans Le Meilleur esprit Qui Soit, CELA EST Entre normale Gens de la culture et de savoir. Rien d'Étonnant Fait à Ce que vous fassiez Une publicité, gratuite Je Pense, à CE penseur de l'extrême droite Qui a été de Tous Les combats Pour un Renouveau De La Pensée de La Droite de la DANS SES aspects les plus les extrêmes. Personnage Assez difficile à saisir Pour qui l'anti- impérialisme américain Reste L'Element Clé pour Comprendre sa pensée, associé à l'ONU rejet de l'Europe. Ce est Probablement Ce Qui vous mensonge, au-delà des clivages obsolètes droite / gauche. Mais Alors Pourquoi vous revendiquez vous de la gauche, un point non same Que hors de Votre cadre de référence il ne Peut y Avoir d'Autre gauche Réelle. Cela me parait Un peu sectaire, si vous m'autorisez A PORTER CE sans encourir de jugement de Votre partie juin Réponse cinglante, meme si familière.

Je conçois Que Votre notoriété vous Permette de Désigner CE Qui est de gauche et Ce Qui ne l'est pas, la voiture VOUS ÊTES Celui par Qui la vérité passe. Conteste Pas Vos les engagements de JE, en Particulier sur la laïcité, et l'apport Qui est le vôtre sur plan d'EC. Pas de Conteste les non de Djé ainsi le formidable travail de vulgarisation de la philosophie et de l'histoire, Entre Autres thèmes, Que vous Faites Autour de l'université populaire. Cela vous Donne Probablement le droit de Traiter de crétin Qui vous Semble correspondre à this définition, FUT-CE Le premier ministre du Pays. Mais quand même ne pas Croyez-vous Que vous y aller Peu non fort, si vous me permettez de porter this question Avec l'humilité de mise? En effet M. Valls Dans sa supplique aux intellectuels une Montre SA méconnaissance de CE milieu, Mais n'avait-il pas au cœur non appel à l'Aide pour Comprendre la Complexité du monde Dans Lequel Nous Vivons? Je suis conscient Qu'il ya les intellectuels, médiatiques ainsi Qui Est, et les Autres. Je fais partie des Autres et je ne suis pas certaine d'Avoir qualité à Intervenir Dans CE Débat, also j'y vais sur la pointe des pieds.

Le dialogue vous le Réservez à Ceux Qui sont à Votre niveau, Comme M. de Benoist. Verser les Autres, verser beaucoup d'Entre Eux Vos Lecteurs, vous Ne AVEZ qu'injonction, au Québec vérité et qu'insulte, meme familière. Certes, il ne Faudrait pas Que j'exagère DANS sens ONU OÜ in the other, VOUS? Participez du mouvement d'Idées DANS Ce pays Avec Une énergie incontestable et non savoir Qui request respect. Mais ..., CES Mais qui compliquent Les Choses, Ne Pas de can-vous de temps en temps Avoir un Doute sur les affirmations Que vous assenez au bon peuple qui manque de culture? Ne avez pas-VOUS L'humilité versez dialoguer Avec d'Autres Que Ceux de Votre milieu intellectuel? Je sais Que Pour Vous la culture NE s'embarrasse Pas des Petites préoccupations politiciennes ET domestiques. Je suis d'ailleurs convaincu Que vous laisserez Votre empreinte versez les générations à venir Parce Que vous vous Inscrivez Dans un courant qui sait Convaincre sans Mettre Les Mains Dans le cambouis. Ce est la force de Votre Probablement. La prétention de M. Valls Vouloir ce est de regler En quelques mois des Années d'incurie et de gabegie, et d'Appeler la société SES Dans toutes ses Composantes à participer a l'effort de CET. Quel prétentieux en effet!

En définitive je me pose Une dernière question, Qui main leur CURRICULUM VITAE Toutes Celles Que Je ai pu JUSQU'A Maintenant ébaucher Avec prudence ne versez pas me faire Traiter de crétin. De qui êtes-vous L'Idiot utile?

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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 07:19

L’UMP ne sait plus où donner de la tête. Entre injonctions paradoxales et guerre des chefs, l’UMP perd la boussole et son message est de plus en plus inaudible. Injonctions paradoxales ? C’est la dénonciation par Nicolas Sarkozy en particulier d’une soi-disant alliance FNPS et dans le même temps la dénonciation des attaques virulentes du PS et de Manuel Valls en particulier contre le FN. Où est la parole vraie de l’UMP ? Manque de parole, manque de ligne politique, manque de leader.

La droite est décidément mal embarquée dans cette campagne. Elle devrait normalement être en tête dans les sondages électoraux parce que le PS gouverne et c’est toujours un handicap dans les élections intermédiaires, et parce que le FN commence à faire peur a beaucoup d’électeurs potentiels, grâce en particulier aux propos clairs du PS sur la nature réelle de ce parti et les risques qu’il fait courir à la France s’il arrivait au pouvoir.

Or l’UMP ne décolle pas et se trouve devancé même par le FN. Certes, les sondages ne sont pas l’élection. Dans les faits l’UMP aura le plus d’élus et de départements, aussi parce que le PS appellera à voter pour le candidat républicain qui sera face au FN, alors que la réciproque ne se fera pas. Mais cette probable victoire de l’UMP sera une victoire à la Pyrrhus, parce qu’acquise par la force des attaques déployées par le PS contre le FN et par le soutien du PS au second tour quand il restera un UMP et un FN.

Pour toutes ces raisons le discours stéréotypé du l’UMP sur le FNPS, calqué sur celui du FN contre l’UMPS, n’apporte rien au débat politique, bien au contraire il le brouille. C’est ce qui se produit quand on n’a rien à proposer de sérieux comme alternative à la politique mise en œuvre actuellement. C’est ce qui se produit quand il n’y a pas de ligne politique claire et de leader identifié comme tel. Le personnel politique à droite est de bien bas niveau, comment les centristes se sont-ils laissé embarquer dans cette aventure électorale sans chercher à être libres par rapport à une UMP sans boussole ?

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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 07:32

Les propos grossiers et mensongers de Gérald Darmanin, le jeune « loup » de Nicolas Sarkozy, à l’encontre de Christiane Taubira, sont révélateurs de deux choses. Ce jeune élu doit montrer ses dents pour gagner définitivement ses galons dans la « cour » du Président de l’UMP. Et on peut constater qu’il met le paquet pour cela. Mais bon, c’est de l’anecdote. Plus grave est l’obsession haineuse que l’UMP déploie contre Christiane Taubira. Pourquoi ? Ce n’est pas sur le fond des choses car contrairement à ce que dit l’UMP il n’y a pas jamais eu autant de monde dans les prisons qu’en ce moment. C’est donc qu’elle ne les vide pas. CQFD.

Il faut donc aller chercher dans la personnalité de Christiane Taubira. Elle a brillement fait adopter la loi sur le mariage pour tous et beaucoup à droite ne l’ont pas encore digéré. Mais plus que cela elle représente par ses origines, son parcours de vie, tout ce que la droite exècre : la réussite sociale de gens de couleur, l’intelligence et la culture d’une personne non blanche. Cette haine est tellement viscérale que ses détracteurs vont même jusqu’à inventer des histoires, comme celle d’un fils incarcéré. Et les réseaux sociaux du FN et de l’UMP ne se privent pas de faire tourner ce mensonge, régulièrement, pour attiser la haine. Convergence des haineux.

Mais sur le fond un Gérald Darmanin et beaucoup d’autres sont jaloux. Jaloux d’un parcours de vie qui sort de l’ordinaire, sans pour autant être passé par la case ENA. Quelle injure pour ces messieurs aboyeurs qui n’ont que l’invective à la bouche et la haine au cœur. Accuser Christiane Taubira de travailler pour le FN c’est non seulement une contre-vérité, mais surtout faire montre d’une indigence intellectuelle. Car les faits sont là, qui pour empêcher le FN de gagner sait appeler à voter pour la droite ? Le PS et une majorité à gauche. Sans remonter jusqu’au vote pour Jacques Chirac, il n’y a qu’à se souvenir dans l’élection partielle dans le Doubs il y a quelques semaines, ou à l’occasion des dernières municipales à Perpignan. Ce sont des faits pas des élucubrations.

La leçon de tout cela c’est que l’UMP est en perdition intellectuelle et politique. Son chef ne sait que ressortir les idées éculées qu’il n’a pas mis en pratique ou qui ont montré leurs limites lors de son catastrophique mandat. Une démocratie moderne mérite une meilleure opposition que celle que nous avons. Malheureusement il faut faire avec les élus qu’on a ! Il n’y a pas de politique alternative proposée par la droite, comme il n’y en a ni à l’extrême gauche ni à l’extrême droite. On peut le regretter, on doit le regretter même. L’UMP remportera probablement les élections départementales parce que la nature et les électeurs ont horreur du vide, mais ce sera un chant du cygne pour une droite qui n’est pas l’honneur de la démocratie.

La voie est étroite pour le Président de la République et le gouvernement de Manuel Valls, mais très sincèrement je ne vois pas d’autre voie raisonnable. Il faut du temps pour que les choses se rétablissent. Beaucoup d’électeurs croient encore au claquement de doigts magique qui règlerait d’un coup les problèmes de notre pays. Cela n’est pas réaliste, il faut se faire une raison. D’autant que le choix fait est de réduire au maximum les effets négatifs de la crise, et de ce point de vue la situation en France n’a rien à voir avec ce qui se passe en Grèce, en Italie, en Espagne ou au Portugal. Parallèlement le gouvernement engage des réformes structurelles pour accompagner la reprise. Ce n’est pas la voie la plus rapide, mais c’est la plus sérieuse pour inscrire le retour à la croissance dans la durée.

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